Fév 25 2011

Peut-on réveiller la Belle endormie du Quai ?

Voilà prés de deux mois que les média et le PS se déchaînent sur les aléas de notre diplomatie « le Qui d’Orsay ou la fin d’un rêve français » titrait la Tribune le 8 février dernier.  En ligne de mire, Michèle Alliot-Marie bien sûr, mais tout un système rongé par le paradoxe entre de fortes ambitions, qui font de notre réseau diplomatique le deuxième au monde, et une absence criante de moyens.

« Ministère sinistré » selon l’expression de Jean-Christophe Rufin, notre ancien ambassadeur au Sénégal. Plus que les autres, le Quai a souffert des réductions budgétaires drastiques. L’international ne semble pas toujours intéresser les français, si l’on en croit le peu de place réservé à ces questions aux grand-messes télévisées des 20 heures, et Bercy n’en a eu que plus de facilités à réduire encore plus les budgets.

De plus le rôle des diplomates s’efface au profit de l’émergence croissante de nouveaux acteurs, de la politique (Guéant à l’Elysée, Raffarin pour les relations avec la Chine) et l’Union européenne puisque Bruxelles s’est dotée d’un service « pour l’action extérieure » dirigé par Catherine Ashton bien qu’ayant comme bras droit notre excellent ancien ambassadeur à Washington, Pierre Vimont.

L’Histoire avance vite, très vite, tout comme l’information qui arrive souvent plus vite par Twitter que par les télégrammes diplomatiques.  Le mythe et le culte du secret, fondement même du service diplomatique, ont volé en éclats avec Wikileaks. La société civile, encouragée par les média et Internet, n’hésite plus à s’affirmer alors que nos diplomates, à l’abri de leurs citadelles  et de leurs certitudes n’arrivent pas toujours à prendre son pouls.