Oct 18 2011

Allemagne (17-18 octobre 2011)

Inauguration des nouveaux locaux du collège Voltaire

17 octobre

  • 14h30 : Réunion à l’Ambassade avec Valéry Turcey, magistrat de liaison auprès du Ministère de la Justice allemand
  • 16 h : Réunion avec le Consul général Philippe Morel
  • 17 h : Réunion avec les élus à l’AFE Martine Schöppner et Daniel Ollagnier
  • 18 h30 : Réception à l’Ambassade en l’honneur d’Edouard Courtial
  • 19h30 : Réunion avec les membres de l’UMP à Berlin

18 octobre

  • 8h30 : Petit-déjeuner de travail avec  le Secrétaire d’Etat aux français de l’étranger Edouard Courtial, l’Ambassadeur Maurice Gourdault-Montagne et les élus à l’AFE
  • 10 h : Visite de l’école maternelle du collège Voltaire et inauguration du Collège Voltaire
  • 12h50 : Vol de retour à Paris

Participant à la réunion des consuls honoraires du Royaume-Uni, c’est un  vol direct de Londres qui m’amène le dimanche soir à Berlin. Mon but est double, d’une part avoir une réunion de travail avec Valéry Turcey, le nouveau magistrat de liaison, en poste au ministère de la justice allemand, et d’autre part rejoindre notre nouveau Secrétaire d’Etat aux Français de l’étranger, Édouard Courtial et la directrice de l’AEFE Anne-Maire Descôtes, pour participer à leurs côtés à l’inauguration des nouveaux locaux du  Collège Voltaire de Berlin, pour lequel j’avais actionné « ma » réserve parlementaire pour aider à l’achat d’équipements informatiques. Parallèlement à ces deux missions, j’aurai l’occasion de faire le point sur notre présence française avec le Consul Général, Philippe Morel, le plaisir de retrouver les élus à l’AFE Martine Schöppner et  Daniel Ollagnier pour des réunions de travail, et de revoir sur « ses » nouvelles terres  Maurice Gourdault-Montagne, ancien ambassadeur à Tokyo et à Londres où j’avais beaucoup apprécié l’immense qualité de ses initiatives et de son engagement.

C’est aussi pour moi une découverte, celle de notre nouvelle Ambassade de France sur la Pariser Platz (nommée ainsi en 1814 pour célébrer la prise de Paris par les armées de coalition, notamment prussiennes) en haut de l’avenue Unter den Linden.   Bien avant mon entrée au Sénat, je connaissais celle de Bonn, mais, malgré de fréquents déplacements en Allemagne, n’avais pas trouvé le temps de me rendre à Berlin. Il y a pourtant longtemps que je souhaitais découvrir cette nouvelle ambassade, immense bâtiment néoclassique  construit par Portzamparc dans un cadre superbe, jouxtant la Porte de Brandebourg, sur le site même de notre ancienne ambassade, ce Palais Beauvryé du 18ème, acheté en 1860 par Napoléon III sur les conseils de notre ambassadeur de France auprès du royaume de Prusse,  le prince de la Tour d’Auvergne, mais détruit dans un bombardement le 2 mai 1945.  Mais la désillusion s’installe dès la porte franchie.  Malgré une luminosité exceptionnelle en cette journée d’Automne, l’intérieur du bâtiment est glacial, triste et sombre.  Je dois y retrouver Valéry Turcey, le magistrat de liaison, dans son « bureau de passage », son bureau principal se trouvant au Ministère de la Justice, mais personne ne semble savoir dans quel couloir se trouve ce fameux bureau de passage. La taille de cette Chancellerie  semble totalement démesurée par rapport aux besoins du poste. Certes les salons de réception de la Résidence, intégrée dans l’Ambassade, sont plus lumineux, avec d’un côté une vue magnifique sur la Porte de Brandebourg et de l’autre un jardin suspendu, mais rien ne semble avoir été conçu pour répondre aux besoins d’une Ambassade moderne – même pas l’escalier dont les dernières marches, sans rampe, sont de largeur inégales, avec un risque non négligeable d’accident dans ce lieu de passage important…

–          Réunion avec le Magistrat de Liaison

Si j’ai, à de multiples reprises, eu l’occasion de m’entretenir Valéry Turcey par téléphone de cas difficiles d’enfants franco-allemands  privés d’accès à leur parent français, et si j’ai lu avec beaucoup d’intérêt certains de ses livres (notamment L’horreur juridique – vers une société de procès) c’est la première fois que je le rencontre.  Bien sûr je sens à nouveau un certain agacement chez lui à l’évocation de ces dossiers litigieux et complexes (autorité parentale, droit de visite, pensions alimentaires,…). Il a été nommé Magistrat de liaison auprès du Ministère de la Justice allemande pour suivre les dossiers franco-allemands, notamment en matière de droit pénal, et n’est pas responsable des questions consulaires.

Mais la récurrence des cas extrêmement problématiques, tant sur le plan humain que juridique, doit pousser les autorités françaises et allemandes à réagir. De nombreux imbroglios juridiques sont engendrés par les divergences importantes entre les droits de la famille français et allemand et entre nos dispositifs institutionnels et juridiques en charge du règlement des divorces. Alors que l’Allemagne est notre partenaire privilégié au sein de l’Union européenne, il est urgent, dans l’intérêt même de l’approfondissement de l’Union, de s’engager dans un dialogue franc sur ces sujets sensibles. A l’heure où des décisions judiciaires prises par les États membres s’appliquent automatiquement dans toute l’UE, sans avoir besoin d’exequatur, il est essentiel que les jugements soient rendus dans des conditions équivalentes d’un État à l’autre, avec le même respect des droits de la défense et avec le souci de l’intérêt supérieur de l’enfant.

Il ne s’agit pas pour les autorités françaises de s’ingérer dans une procédure judiciaire -, qui plus est à l’étranger mais, d’une part, de renforcer nos structures d’appui et d’information aux parents confrontés à des divorces problématiques et, d’autre part, d’engager avec l’Allemagne et avec les autres membres de l’UE de véritables discussions sur la résolution des conflits parentaux lors de la séparation de couples mixtes. Nier la réalité des difficultés posées spécifiquement par les séparations de couples franco-allemands n’est certainement pas le meilleur moyen de faire progresser les relations entre nos deux pays…

Avec Daniel Ollagnier, Martine Schöppner et Nadine Fouques-Weiss, élus des Français d'Allemagne, ainsi qu'Edouard Courtial, secrétaire d'Etat aux Français de l'étranger, Ronan Le Gleut, délégué UMP pour l'Allemagne, et le sénateur Alain Gournac

c’est dans cette optique que je continue à déposer des questions écrites et à sensibiliser nos interlocuteurs, dans les Ministères de la Justice et des Affaires étrangères comme dans les ambassades. Le soir, lors de la réception à l’ambassade, j’ai le plaisir de retrouver un avocat français spécialiste de ces questions, Maître Jean-Patrick

Revel, avec lequel j’ai souvent été en rapport téléphonique et épistolaire sur ces dossiers. Avec beaucoup de générosité, il accepte ma suggestion de rédiger un petit dossier à l’usage des couples franco-allemands afin de rappeler les étapes et démarches à respecter afin de surmonter au mieux les écueils en cas de conflit avéré en matière de garde des enfants.

Puis c’est un départ en trombe pour une réunion avec le Secrétaire d’Etat, nos amis élus de l’AFE et les militants UMP de Berlin, réunion organisée de main de maître par Ronan le Gleut, notre très dynamique candidat aux législatives pour l’Allemagne.

–          Réunion avec le Consul général

Cette réunion est l’occasion de faire un point sur la circonscription consulaire de Berlin et sur notre présence française. Cette circonscription qui comprend, outre la ville État de Berlin, les Länder de Brandebourg, Mecklembourg-Poméranie occidentale, Saxe, Saxe-Anhalt et Thuringe, accueillait, au 31 décembre 2010, 19 720 français (à comparer aux 45 063 français de la circonscription de Munich et aux 46 069 de Francfort). La plus grande préoccupation immédiate est bien sûr l’organisation des élections présidentielles, et surtout législatives avec l’élection d’un député pour l’Allemagne.

Nous reprendrons d’ailleurs cette discussion le lendemain, lors d’un petit-déjeuner de travail avec l’Ambassadeur, le Secrétaire d’Etat aux Français de l’étranger et les élus à l’AFE, Martine Schöppner, Daniel Ollagnier, Nadine Fouques-Weiss et Jean-Marie Langlet.

–          Inauguration du Collège Voltaire

Il s’agit en fait de l’inauguration des nouveaux locaux du Collège français, le Collège Voltaire qui regroupe les classes allant de la maternelle à la sixième.  Car ce collège existait dans un autre quartier de Berlin, celui de Reinickendorf, au Nord, là où se trouvaient les forces françaises d’occupation, mais qui était éloigné du centre de la ville et difficile d’accès pour les familles.  Grâce au soutien du Sénat de Berlin et à l’implication des familles, un autre bâtiment, magnifique édifice en briques rouges du 19ème siècle fut trouvé, dans le quartier  central de Schöneberg, permettant ainsi la création d’un véritable campus franco-allemand  de 10 000 m2 avec le  Französiches Gymnasium, dont les origines remontent à 1689, et qui fut  le premier établissement d’enseignement français hors de France.

Cette inauguration, sous un soleil radieux, fut aussi l’occasion de tenir des réunions avec toutes les équipes d’enseignants, de parents et  d’administrateurs et  de constater l’excellent esprit de coopération et le bonheur de tous face à cette magnifique réalisation. Et que dire de  la fierté des enfants qui nous fîmes de superbes démonstrations de chants, pour la plus grande joie du Secrétaire d’Etat Edouard Courtial.

Saluons à cette occasion l’implication du Sénat de  Berlin, de l’AEFE qui permit le financement en un temps record des travaux de  mise aux normes du bâtiment, de Véronique Ronne, la principale, Patrice Thiney le directeur et Aurélia Carré de Lusancay, l’intendante.

Visite de l'école maternelle Voltaire de Berlin

Table ronde avec les enseignants, parents et administrateurs