De retour de Barcelone, où je participais, en compagnie de Francis Huss, vice-président de l’AFE à la réunion de lancement de l’association « UFE Avenir Espagne » présidée par Pierre-Olivier Bousquet, j’ai appris le lancement par Damien Regnard, élu à l’AFE des Français du Texas et de Louisiane, d’une pétition pour demander le report à l’année prochaine de la mesure d’annulation de prise en charge. Je ne peux bien sûr la signer moi-même (il y aurait incongruité à le faire, puisque je figure, avec le Ministre des affaires étrangères et les Parlementaires représentant les Français de l’étranger, parmi les destinataires !) mais je ne saurais trop insister pour demander à chacun(e) de vous de la signer.
Comme j’ai eu l’occasion de le dire à maintes reprises ( Déplacement de François Hollande à Londres ) il est inconcevable, voire indécent, de revenir, avec un si faible préavis sur une mesure permettant à de nombreuses familles de scolariser leurs enfants dans le système français.
Le Président Hollande a été élu le 6 mai dernier, y compris par les voix des Français de l’étranger, et, avec son gouvernement, il est seul maître à bord. Je comprends qu’il veuille tenir ses engagements de campagne, mais il ne peut ignorer les difficultés considérables qu’une telle annonce, quelques semaines à peine avant la rentrée scolaire va faire peser tant sur les familles dont certaines se verront contraintes de retirer leurs enfants de notre système d’enseignement, que sur nos lycées français de l’étranger, privés soudainement de recettes qu’ils avaient intégrées dans leur planification budgétaire.
Rappelons que cette mesure de prise en charge de la scolarité, restée longtemps une vaine promesse de campagne (c’était déjà un engagement de Mitterrand en 1981 !) a été instaurée par Nicolas Sarkozy en 2007 pour les élèves de classe de terminale, une extension s’étant faite progressivement aux élèves de première puis de seconde. Cette mesure permettait une participation de l’Etat pouvant atteindre 70% des sommes engagées par les familles pour la scolarité de leurs enfants.
Nicolas Sarkozy avait aussi envisagé d’étendre ce dispositif aux collégiens, dans le souci de réduire la disparité de traitement entre un élève inscrit sur le territoire national et pouvant bénéficier d’une scolarité gratuite jusqu’au bac et celui dont les parents participent au rayonnement de la France dans le monde mais que la République française ne considérait pas avec autant d’égards.
Aux quatre coins du monde, nous sommes nombreux à penser qu’en métropole comme à l’étranger, l’éducation de nos enfants et l’accès à une scolarité de qualité pour tous doit rester l’un des fondamentaux de notre pacte républicain. Sans doute la gauche en a-t-elle conscience elle aussi. Mais, en décidant, dans la précipitation et la brutalité, de supprimer une mesure qui offrait aux familles la possibilité de scolariser leurs enfants dans le second cycle de nos lycées, sans en assurer la contrepartie financière, le président et son gouvernement commettent une faute grave. Beaucoup de familles moyennes, de familles nombreuses, pas assez pauvres pour bénéficier de bourses, mais pas assez aisées pour pouvoir s’en passer, vont se trouver dans l’impossibilité de payer les frais d’écolage.
Par égard pour elles, il faudrait prendre – immédiatement –les mesures concrètes leur permettant de maintenir leurs enfants à la rentrée dans nos lycées. Nous ne pouvons nous satisfaire d’une simple annonce que les sommes prévues pour la PEC seront entièrement reversées dans un programme de bourses, programme dont sont exclues, je le rappelle, de nombreuses familles.
Sinon, la mesure la plus simple, la plus juste serait de repousser à l’année prochaine la suppression de cette prise en charge de la scolarité. C’est ce que je prônerai dans le débat budgétaire qui s’ouvre la semaine prochaine au Parlement.
Mais d’ici là, il est urgent de nous mobiliser. Merci donc de signer, et de faire signer, cette pétition !
Pour signer la pétition, cliquez ICI
Pourquoi les gens signent ? (Pdf Commentaires mis à jour au 18/07)
