Jan 23 2018

Quand la Défense a changé de cap en faveur de Microsoft

Article de ZDNet :

L’April réagit ce lundi à un article de Next INpact, titré « Open Bar Microsoft: quand la Défense jugeait le libre plutôt canon ». Revenant sur le fameux et si controversé contrat dit « open bar » de Microsoft avec le ministère de la Défense en France, Next INpact fait plusieurs révélations.

Notamment:

– un rapport du 3 février 2005, signé du contrôleur général des armées Jean Tenneroni, préconisait la migration du ministère vers le logiciel libre. Michèle Alliot-Marie, qui était alors ministre de la Défense, aurait approuvé les conclusions de ce rapport.

– Ce rapport s’interrogeait sur la régularité d’un « contrat global avec Microsoft », signé en 2001.

– Une note de février 2006 du Conseil général des technologies de l’Information (CGTI) évoquait le mouvement d’alors des ministères vers OpenOffice, comme par exemple la décision de l’armée de migrer 90.000 postes vers la suite bureautique libre.

– Premier ministre, Jean-Pierre Raffarin avait pris position pour le logiciel libre afin de faire des économies, et avait reçu une lettre du PDG d’alors de Microsoft France, Christophe Aulnette. « Cette lettre, publiée par Next INpact reprend l’argumentaire habituel de Microsoft. Mais visiblement, au vu des autres documents publiés par Next INpact, on peut considérer que le gouvernement alors en place ne s’est pas montré très sensible au lobbying de Microsoft », note l’April.

Rôle clé de l’OTAN

Mais l’administration change de cap après l’arrivée au pouvoir en mai 2007 de Nicolas Sarkozy, élu président de la République, et la nomination au ministère de la Défense d’Hervé Morin. L’association libriste rappelle que « concernant la Défense, le Canard enchaîné révélait en 2013 le rôle clé joué par l’OTAN pour imposer Microsoft » et « que la réintégration de la France dans le commandement intégré de l’OTAN a été annoncée par Nicolas Sarkozy en 2007 ».

L’April relève donc que « un rapport d’experts militaires préconisait donc déjà en 2005 de mettre un terme aux accords globaux avec Microsoft, et de migrer vers le logiciel libre. C’est pour le moins étonnant que ce rapport n’ait jamais été mentionné jusqu’à présent; les ministres qui se succèdent depuis 2007 semblent pourtant bien enclins dans leurs réponses aux questions écrites parlementaires à faire valoir les études préalables à l’Open Bar… Un oubli loin d’être anodin », remarque Étienne Gonnu, chargé de mission affaires publiques pour l’April.

L’association demande « pour faire toute la lumière sur ce dossier » aux collègues de la sénatrice (LR) Joëlle Garriaud-Maylam, secrétaire de la commission des Affaires étrangères, de la Défense et des Forces armées du Sénat, de soutenir sa proposition de résolution pour la création d’une commission d’enquête sur les contrats cadres passés entre le ministère de la Défense et Microsoft. La sénatrice a déposé sa proposition en octobre 2017.

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