Mai 12 2014

Parlementaires contre la corruption

gopacDepuis de nombreuses années, la question de la lutte contre la corruption est au cœur de mes préoccupations, car celle-ci est un frein considérable au développement des pays que je visite, source d’appauvrissement et de tensions sociales, en lien avec les trafics de drogue et d’êtres humains. J’ai toujours été persuadée que la France devait donner l’exemple en ce domaine. L’affaire Cahuzac a montré une fois de plus les dysfonctionnements dans notre pays. Beaucoup s’abritent derrière des mots, des discours, des colloques pour mieux cacher leurs manquements à l’éthique. Il faut du concret, il faut que les parlementaires prennent leurs responsabilités.

Lors de mon récent déplacement aux États-Unis à l’invitation de la Banque mondiale et du FMI, j’ai appris l’existence d’une organisation mondiale des parlementaires contre la corruption – GOPAC. Cette organisation couvre un vaste champ de problématiques, de la lutte contre le blanchiment des capitaux aux relations avec les lobbyistes et à l’éthique politique. Elle travaille à  l’échelle nationale, régionale et transnationale.

Or, si nos voisins britanniques ou italiens sont déjà très actifs sur le sujet, aucune section GOPAC n’existe à ce jour en France. J’ai donc proposé à l’ensemble des parlementaires français, indépendamment de leur couleur politique, d’en créer une.

Plusieurs études récentes – notamment le tout premier rapport de la Commission européenne de février 2014 sur la corruption, mais aussi un rapport de décembre 2013 du GRECO (Groupe d’États contre la Corruption, instauré dans le cadre du Conseil de l’Europe) ont mis en lumière le besoin pour la France de renforcer son arsenal anti-corruption. S’agissant des parlementaires le GRECO préconise notamment un renforcement de la gestion des conflits d’intérêts des députés et des sénateurs, l’adoption d’un corpus de règles déontologiques, et une révision des règlementations relatives aux cadeaux et autres avantages, ainsi que l’adjonction de mesures disciplinaires d’ordre interne aux assemblées à l’arsenal des mesures pénales existantes. Le même rapport décline aussi des recommandations pour les juges et les procureurs. Le GRECO invite les autorités françaises à soumettre un rapport sur les mesures adoptées pour mettre en œuvre ses recommandations avant le 30 juin 2015.

La création très attendue d’une section française du GOPAC sera un signal fort de la volonté des parlementaires de s’atteler à la lutte contre toutes les formes de corruption existant encore dans notre pays et d’imaginer et appuyer la mise en place de mesures pour y répondre plus efficacement.

Voir ma lettre aux parlementaires
Voir la brochure de présentation du GOPAC