Mar 16 2018

Un Panthéon pour les écrivains à Villers-Cotterêts?

Article paru dans L’Union, vendredi 16 mars 2018 :

C’est la polémique consécutive au décès de l’académicien Michel Déon qui a amené l’idée. Dans un premier temps, la mairie de Paris avait en effet refusé que l’écrivain, installé en Irlande, soit inhumé dans la capitale. «Un affront pour tous les Français de l’étranger», avait réagi la sénatrice LR des Français de l’étranger Joëlle Garriaud-Maylam, qui avait proposé qu’un carré en faveur des personnalités ayant contribué au rayonnement de la France et du français soit créé à Villers-Cotterêts, dans l’Aisne. «Michel Déon pourrait ainsi être le premier à y être inhumé», avait-elle suggéré, dans la presse.

Le cas de l’auteur des Poneys sauvages (Prix Interallié en 1970) a été résolu, mais la parlementaire n’a pas abandonné son idée. «Compte tenu que Villers-Cotterêts est censé être un centre de la francophonie et que l’espace est très grand (NDLR, l’ensemble du domaine s’étend sur 23000 mètres carrés), je continue de penser qu’il serait possible de constituer un genre de Panthéon ou un carré dédié à ceux qui ont incarné le rayonnement de notre langue, qu’ils soient français ou étrangers», indique-t-elle.

L’idée a-t-elle progressé depuis qu’elle a été émise, le 15 février dernier? Pas vraiment. «Il faut souvent beaucoup de temps pour ce genre de chose», concède la sénatrice. Joëlle Garriaud-Maylam sera présente à Villers-Cotterêts le lundi 19mars, à l’occasion d’une conférence sur l’avenir de la francophonie, en présence notamment de Jean-Baptiste Lemoyne, secrétaire d’État auprès du ministre de l’Europe et des affaires étrangères. «Je vais relancer l’idée en tant que secrétaire générale de la section française de l’Assemblée parlementaire de la francophonie», annonce-t-elle.

La petite ville axonaise, où François Ier a signé l’ordonnance qui établit que tous les actes légaux et notariés seront rédigés en français, avait «perdu» son enfant Alexandre Dumas, dont le corps a été transféré au Panthéon en 2002. Si une suite était donnée à la proposition de Joëlle Garriaud-Maylam, elle pourrait accueillir d’autres écrivains prestigieux.