Juin 25 2012

FLAM : des Assises pour un nouvel élan

Quel plaisir ce matin d’accueillir au Sénat, au nom de son Président Jean-Pierre Bel, les participants des Assises FLAM 2012, venus des quatre coins du monde pour partager leurs expériences et analyser les possibilités de développement  de ce dispositif novateur qui vise à offrir une éducation en français et à la française à des élèves scolarisés dans des établissements étrangers. Un peu plus de 10 ans après sa naissance et 3 ans après que sa tutelle en ait été confiée à l’AEFE (Agence pour l’Enseignement du Français à l’étranger), le programme FLAM (« Français Langue Maternelle ») connait une croissance constante du nombre de « petites écoles » subventionnées (75 à ce jour dans 26 pays) et de l’effectif d’enfants concernés (5 500 en 2012). Ce programme est symptomatique de l’ouverture biculturelle et de la créativité des Français de l’étranger.

Confrontés à des difficultés pour inscrire leur enfant dans une école française (qui, pour de multiples raisons telles que l’éloignement géographique, l’engorgement ou le coût ne leur sont pas toujours accessibles) et/ou désireux que leur enfant suive le cursus scolaire de leur pays de résidence, les parents d’élèves se sont organisés pour développer une offre éducative francophone en complément du programme scolaire local. Il faut saluer leur dynamisme, mais aussi le soutien que les services de l’Etat ont voulu leur apporter dès l’origine. Avant même la création du programme FLAM, dans les années 90, les services culturels de l’ambassade de France en Grande-Bretagne avaient bien voulu soutenir les séminaires que j’avais organisés, dans le cadre d’une association de femmes européennes (Cf. article sur le premier séminaire), afin d’apporter un appui pédagogique et administratif aux mamans désireuses de fonder des structures d’apprentissage du français pour leurs jeunes enfants aux quatre coins du pays, écoles du samedi, « play-groups » chez les mamans ou parfois même dans des halls d’église..

Ces séminaires avaient entraîné, quelques années plus tard, la publication d’une brochure sur l’enseignement du français aux enfants de familles biculturelles établies à l’étranger, préfacée par le Secrétaire général de l’Organisation de la Francophonie, Monsieur Boutros Boutros-Ghali. Dès mon élection au Conseil supérieur des Français de l’étranger en 1988, j’avais réclamé, en tant que membre de la Commission des Affaires culturelles et de l’enseignement, l’octroi de moyens pour le soutien à des initiatives locales d’enseignement du français, telles que j’avais pu les voir se créer au Royaume-Uni, pays où rien n’existait auparavant en dehors de Londres et où la pression culturelle de l’anglais était telle qu’une majorité de petits binationaux perdaient l’usage de leur langue maternelle, faute de pouvoir la pratiquer hors de la maison. Le 8 septembre 2000, le Ministère des Affaires étrangères informait le CSFE de sa décision de créer un programme du nom de FLAM (bel acronyme trouvé, avons-nous appris plus tard, par une petite association d’Allemagne) avec une ligne budgétaire, certes modeste avec 1,2 million de Francs, mais qui était un signal encourageant et allait permettre d’institutionnaliser et de coordonner l’appui apporté à ces « petites écoles ».

Le rattachement à l’AEFE en 2009, a marqué la volonté de développer et de pérenniser le programme, en en assurant la coordination et la cohérence pédagogiques . Dans cette perspective, il était donc particulièrement opportun d’organiser une rencontre de l’ensemble des acteurs concernés : responsables de multiples associations FLAM de par le monde et de l’Agence pour l’Enseignement du Français à l’étranger, conseillers à l’Assemblée des Français de l’étranger, parlementaires représentant les Français établis hors de France, Alliance Française, Institut Français, CNED, Organisation internationale de la Francophonie, Union des Français établis hors de France, TV5Monde, etc. Les témoignages des responsables des associations (Mme Correale –Turin-, Karim Kahouadji –Bajaïa, Algérie-, Mme Tournier –Sacramento, Etats-Unis-, Anne Peron-Faustini -Shekou Shenzen ,Chine)  ou encore de l’élue à l’AFE Marie-Hélène Pontvianne pour les 5 petites écoles du Mexique, ont mis en exergue non seulement les conséquences très positives pour les enfants mais aussi la nécessité de renforcer l’entraide et le soutien à ces initiatives faces aux fréquentes lourdeurs administratives locales et dans un contexte de bénévolat absolu.

Pour en savoir plus :

Allocution d’ouverture Assises FLAM Juin 2012

* Rapport francophonie réalisé pour la commission des affaires internationales de l’UMP

* L’enseignement du français aux enfants de familles biculturelles établies dans un pays non francophone (préface de Boutros Boutros-Ghali)