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Fév 22 2018

Accords de libre-échange avec l’Australie et la Nouvelle-Zélande. Proposition de résolution européenne

28379605Les négociations d’accords de libre-échange se caractérisent encore trop souvent par un déficit de démocratie, avec une transparence limitée en direction de la société civile et trop peu de débats parlementaires… ce qui ne peut qu’alimenter la défiance. Le débat que nous avons pu avoir hier soir au Sénat au sujet du projet d’accord commercial avec l’Australie n’en était que plus précieux. C’était en effet la première fois qu’un débat parlementaire était organisé au sujet d’un mandat de négociation d’accord de libre-échange en amont de son adoption.

Intervenant au nom de la Commission des Affaires étrangères, je me suis attachée à réitérer l’exigence de transparence et d’association des parlementaires nationaux tout au long du processus de négociation et de ratification. La Commission européenne semble en effet avoir l’intention de restreindre le périmètre des accords commerciaux aux domaines qui relèvent de sa compétence exclusive – ce qui exclurait la ratification par les parlements nationaux.

J’ai également appelé à ne pas sacrifier les intérêts agricoles européens sur l’autel des intérêts industriels.

Enfin, j’ai alerté sur un risque « d’emballement » de la Commission européenne qui multiplie en tous sens les négociations commerciales internationales – une quinzaine en cours, dont cinq sur le point d’aboutir, avec le Japon, Singapour, le Vietnam et le Mercosur notamment. Vu l’acuité des enjeux tant pour nos économies et nos emplois que pour des sujets majeurs tels que la protection de la santé des consommateurs ou la préservation de de l’environnement, il me semble important de ne pas conclure à la va-vite et sans accord des parlements nationaux de tels accords.

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Fév 14 2018

SNU: « Cette aventure serait ruineuse »

depecheEntretien publié par La Dépêche du Midi, mercredi 14 février 2018, p. 4 (sur le même sujet, voir aussi ma tribune dans le Huffington Post) :

Comment expliquez-vous les hésitations du gouvernement sur le caractère obligatoire ou non du service universel ?

Il est évident que la ministre des Armées a été sensibilisée par les militaires sur les moyens colossaux que nécessiterait la mise en place d’un tel service universel. C’est pour cette raison qu’elle n’était pas favorable au caractère obligatoire. De son côté, Gérard Collomb déroule et applique le programme du candidat Macron.

Quel serait le coût de l’instauration ?

Il existe deux évaluations dont une réalisée notamment par Jean-Pierre Raffarin qui l’a chiffrée à 35 milliards d’euros ! Une autre estimation table sur un coût annuel compris entre 2,5 et 4,5 milliards d’euros. Nos finances publiques ne peuvent pas supporter un tel coût alors que nous ne parvenons même pas à financer le risque de la dépendance des personnes âgées et des Ehpad.

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Fév 11 2018

Faut-il vraiment dépenser autant pour rétablir le service national universel?

Tribune publiée par le Huffington Post :

Le Gouvernement va-t-il persister à rétablir un service national universel (SNU)? Déjà en mai dernier, les sénateurs Jean-Pierre Raffarin et Daniel Reiner avaient pointé le coût faramineux de la mesure – jusqu’à 35 milliards d’euros sur le quinquennat. Cette fois, c’est un rapport commandé par Edouard Philippe auprès de cinq administrations qui émet d’importantes réserves sur la faisabilité de cette promesse de campagne, notamment en raison de son poids pour les finances publiques. Une dépense d’autant plus irresponsable que Bercy impose au Ministère des Armées des restrictions mettant en péril la capacité de défense de la France.

Si le service national a été suspendu, il y a plus de vingt ans, c’était en premier lieu à cause de son coût, déjà jugé insoutenable. Alors auditrice à l’IHEDN, je faisais partie de ceux qui contestaient vigoureusement sa suspension en raison du magnifique rôle social joué par l’Armée. Depuis, la réintroduction du « service » est une de ces idées chimériques, qui ne cesse de refleurir comme les marronniers, si ce n’est chaque année, au moins à chaque campagne électorale nationale. L’idée est certes séduisante, populaire, mais la posture irresponsable.

Le problème est loin de ne se résumer qu’à une équation budgétaire, comme le souligne d’ailleurs le rapport qui vient d’être rendu à Edouard Philippe. Il soulève aussi d’importants risques juridiques et serait une source majeure de désorganisation de multiples services, ne serait-ce que pour le simple encadrement des recrues. Il ajouterait au fardeau de l’Armée en lui imposant un rôle d’éducateur citoyen qu’elle n’a pas vocation à assurer seule.

Nous disposons déjà d’outils de promotion de l’esprit de défense auprès des jeunes: plutôt que de réinventer la roue, c’est sur cette base qu’il faut construire.

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Fév 08 2018

Grand plan pour la francophonie : ma lettre à Emmanuel Macron

lettreAlors qu’Emmanuel Macron doit, d’ici quelques semaines, dévoiler son « grand plan pour la langue française », j’ai tenu à lui rappeler l’importance de l’AEFE dans le rayonnement de notre langue et de notre culture – AEFE qui a beaucoup souffert des décisions gouvernementales depuis cet été.

J’ai aussi appelé son attention sur ma proposition de loi tendant à créer un Volontariat International d’Enseignement en Français. Les Ministres des Affaires étrangères et de l’Education nationale ayant déjà fait preuve de leur intérêt pour ce projet, j’espère qu’il pourra être mis à l’ordre du jour du Sénat très prochainement.

Enfin, j’ai rappelé au Président l’engagement gouvernemental de compenser la suppression de la réserve parlementaire pour les institutions françaises à l’étranger, qui tarde à se concrétiser. Ma proposition de loi tendant à créer un Fonds pour la présence et le rayonnement français à l’étranger permettrait de pallier la baisse annoncée des subventions en mobilisant, en complément, des ressources privées.

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Fév 08 2018

Loto du patrimoine français à l’étranger : peut-être au menu du rapport Bern ?

BernEn réponse à ma question écrite, la Ministre de la Culture confirme que le Loto du Patrimoine récemment mis en place n’a pas été pensé pour bénéficier au patrimoine français à l’étranger. Ma suggestion pourrait néanmoins, écrit-elle, être examinée parmi d’autres pistes de financement innovant du patrimoine, dans le cadre de la mission confiée à M. Stéphane Bern.

Face au manque d’intérêt manifeste de l’État pour la préservation du patrimoine français à l’étranger – qui est loin de ne se réduire qu’à quelques Ambassades comme semble le suggérer la réponse ministérielle – il apparaît d’autant plus urgent qu’une Fondation puisse contribuer à cette mission, en utilisant une base de fonds publics comme levier pour lever des financements privés.

Tel est l’objet d’une proposition de loi que j’ai déposée il y a plusieurs mois et que j’espère voir inscrire bientôt à l’ordre du jour du Sénat.

Fév 06 2018

Les retraités français à l’étranger, victimes collatérales de l’augmentation de la CSG en France ?

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La loi de finances 2018 prévoyait une augmentation de 1,7% de la CSG, compensée pour les actifs par une baisse des cotisations salariales. Cette augmentation ne devait évidemment pas toucher ceux qui étaient exonérés de cette taxe… Mais l’ingéniosité de Bercy est parfois sans limite. Aussi le Ministère a-t-il décidé, par décret – donc sans consultation du Parlement, de répercuter cette hausse sur les retraités Français de l’étranger en augmentant de 1,7% les cotisations d’assurance maladie prélevées sur le montant brut de leurs retraites !

De surcroît, alors que l’augmentation de la CSG ne concerne pas les retraites inférieures à 1400 euros net par mois, la hausse du taux de cotisation d’assurance maladie pour les retraités Français à l’étranger s’applique, elle, à tous les niveaux de retraite, même les plus modestes.

Indignée par ce procédé et par l’absence de communication – non seulement en direction des contribuables mais aussi de leurs élus – j’ai déposé une question écrite.

Jan 31 2018

Ma lettre à Emmanuel Macron sur la représentation des Français de l’étranger au Parlement européen

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Télécharger le courrier en format pdf
Consulter la question écrite
Voir la proposition de loi

Jan 30 2018

Vers une nouvelle réforme de la représentation des Français de l’étranger…

AFEMoins de quatre ans après l’élection des conseillers et délégués consulaires « nouvelle formule », le millefeuille électoral créé par la réforme de 2013 est quasi-unanimement décrié. Une nouvelle réforme de la représentation des Français de l’étranger est donc en préparation… et pourrait bien aboutir à un retour à une situation proche de la situation antérieure.

Pour mémoire, avant la dernière réforme, la représentation institutionnelle des Français de l’étranger était assurée par des sénateurs (depuis 1958), des députés (depuis 2012) et des élus de terrain tous appelés à siéger à Paris deux fois par an (les conseillers au CSFE devenus en 2004 conseillers à l’AFE). La réforme de 2013 avait été motivée par un double objectif louable : accroître le nombre d’élus pour renforcer la démocratie de proximité et élargir la base électorale des sénateurs. C’est ce que nous souhaitions tous.

Elle a néanmoins abouti à une usine à gaz dans laquelle sont élus au suffrage universel des « conseillers consulaires » aux attributions mal définies et aux moyens réduits ainsi que des « délégués consulaires » dont le rôle se résume à une fonction de grand électeur, tandis que l’AFE ne rassemble désormais que 18% des élus locaux désignés au suffrage indirect. Ce dispositif aberrant, en plus de priver les élus des moyens d’exercer convenablement leur mandat, a complexifié les relations entre élus et ambassades et consulats et aggravé le manque de compréhension du grand public quant à l’existence et au rôle des élus locaux.

Pour ne pas sans cesse réinventer la roue ou retomber dans les mêmes travers, il importe de conserver la mémoire des réformes précédentes et d’en tirer les leçons… Beaucoup des effets pervers constatés aujourd’hui étaient parfaitement prévisibles et avaient été pointés du doigt lors des débats parlementaires, mais ils avaient été hélas trop vite éludés.

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Jan 29 2018

Mandat de protection future et expatriation

Le « mandat de protection future » vise à permettre à une personne de charger un ou plusieurs mandataires de la représenter pour le cas où, en raison d’une altération de ses facultés mentales ou en raison d’un état pathologique médicalement constaté, elle se trouverait dans l’impossibilité de pourvoir seule à ses intérêts.
Pour le mettre en place il faut qu’un médecin atteste de cette altération des facultés. Or le cadre légal actuel ne prévoit pas le cas où, la personne vivant hors de France, elle devrait faire appel à un praticien étranger.
J’ai donc demandé au ministère de clarifier cette situation :

Question écrite n° 03037 adressée à M. le ministre de l’Europe et des affaires étrangères (JO du 01/02/2018) :

Mme Joëlle Garriaud-Maylam interroge M. le ministre de l’Europe et des affaires étrangères sur l’application à nos compatriotes établis à l’étranger du mandat de protection future.
Elle rappelle que le « mandat de protection future », introduit par la loi n° 2007-308 du 5 mars 2007 portant réforme de la protection juridique des majeurs, est destiné à permettre à une personne qui ne fait pas l’objet d’une mesure de protection, de charger un ou plusieurs mandataires de la représenter pour le cas où, en raison d’une altération de ses facultés mentales ou en raison d’un état pathologique médicalement constaté, elle se trouverait dans l’impossibilité de pourvoir seule à ses intérêts. Ce mandat organise ainsi une protection juridique sur mesure de la personne vulnérable et de son patrimoine, sans lui faire perdre ses droits et sa capacité juridique.
Le cadre législatif ne précise néanmoins pas comment traitées les demandes déposées par des Français établis hors de France et, en particulier, quel médecin sera habilité à intervenir et selon quelle procédure. Le mandataire pouvant être amené à agir dans l’urgence, il est particulièrement important que les consulats de France à l’étranger soient en mesure de fournir une information claire et sûre à ce sujet.
Elle suggère de préciser ces éléments par voie réglementaire et en diffusant des directives à l’ensemble des postes diplomatiques et consulaires.
Réponse de M. le ministre de l’Europe et des affaires étrangères (JO du 31/05/2018, page 2688)
Le mandat de protection future prend la forme d’un acte sous seing privé contresigné par un avocat ou du formulaire établi par le ministère de la justice lorsqu’il est conclu par une personne majeure ou mineure émancipée ne faisant pas l’objet d’une mesure de tutelle ou d’une habilitation familiale ainsi que par une personne sous curatelle (avec l’aide de son curateur). La forme notariée sera en revanche requise si le mandat de protection future résulte de l’initiative de parents qui souhaitent prendre leurs dispositions en cas de décès en désignant au préalable un ou plusieurs mandataires qui seront chargés de représenter leur enfant jusqu’à sa majorité ou au-delà dans le cas où il ne sera pas en mesure de pourvoir à ses intérêts pour l’une des causes prévues à l’article 425 du code civil (altération des facultés mentales, corporelles).
Sur le plan procédural, les règles de procédure civile françaises ne s’appliqueront à un mandat de protection future que si le mandant est domicilié en France. Sa mise en œuvre prendra effet dès lors qu’il sera établi que le mandant ne peut plus pourvoir seul à ses intérêts pour l’une des causes prévues à l’article 425 du code civil (altération de ses facultés mentales ou corporelles) qui devra être constatée par un médecin agréé inscrit sur la liste du procureur de la République. L’exigence édictée par les articles 431 et 481 du code civil français, soit la production d’un certificat médical circonstancié par un médecin choisi sur une liste établie par le procureur de la République, ne s’applique qu’aux Français ayant établi leur résidence habituelle en France.
S’agissant des ressortissants français résidant dans un pays ayant adhéré à la Convention de La Haye du 13 janvier 2000 sur la protection internationale des adultes, (Autriche, Ecosse, Estonie, Finlande, Lettonie, Monaco, République Tchèque et Suisse), les “modalités d’exercice” du mandat de protection future sont régies par la loi du pays où le ressortissant a sa résidence habituelle. Pour les pays non signataires de la Convention de la Haye du 13 janvier 2000, et en l’absence d’une convention bilatérale spéciale, la mise en œuvre et l’exécution du mandat de protection future est soumise aux règles de droit international privé local.

Jan 29 2018

Francophonie… ou cacophonie ?

francophonieTelle est l’interrogation de Michel Guerrin, dans le Monde, qui s’interroge sur la portée des récentes annonces gouvernementales en matière de francophonie et sur le fossé qui ne cesse de croître entre ambitions affichées et moyens alloués. Il y cite d’ailleurs la tribune que j’ai récemment publiée dans Le Figaro.

Alors qu’on nous annonce un « grand plan pour la francophonie » pour dans quelques semaines, et qu’une consultation en ligne a été lancée pour le nourrir, force est de constater les déboires budgétaires et institutionnels de notre politique francophone.

C’est un sujet qui me tient à cœur depuis très longtemps, et j’avais été très honorée d’être nommée par Nicolas Sarkozy, il y a plus d’une dizaine d’années déjà, Secrétaire nationale UMP à la francophonie et au développement, puis d’avoir toujours été renouvelée à ce poste par les présidents UMP et LR. Je vais continuer à suivre ce dossier avec beaucoup d’attention, notamment au sein de l’Assemblée parlementaire de la Francophonie et de sa section française, dont je viens d’être élue Secrétaire général.  À titre d’information, la section française de l’Assemblee parlementaire de la Francophonie est la plus importante de toutes les Assemblées  (OTAN, Conseil de l’Europe, Union Interparlementaire, OSCE, Assemblée Méditerranée) puisqu’elle compte en son sein 90 députés et 60 sénateurs.

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