Actualités

« Articles suivants - Articles précédents »

Fév 20 2023

Munich, Allemagne (16 au 19 février)

Cette Conférence est un évènement incontournable depuis 63 ans, le premier au monde par son ampleur et son succès, rassemblant un nombre impressionnant de Chefs d’Etat et de gouvernement(plusieurs dizaines) , de ministres des affaires étrangères et de la Défense (une centaine!) , de généraux, de responsables de haut niveau des secteurs public et privé, de Bill Gates à Ursula van der Leyen. Elle se tient depuis ses tout débuts au Bayerisher Hof, splendide hôtel du centre de Münich, mais son succès a entraîné l’ouverture d’autres sites dans le vaste périmètre de sécurité ultra-protégé pour des déjeuners ou dîners-débat mais aussi pour les “bilatérales” ces réunions qui se tiennent en quasi tête-à-tête entre deux délégations dans un bureau fermé.

Outre l’Ukraine, la Conference a voulu se pencher sur les grands défis stratégiques du moment, notamment les rapprochements Chine-Russie-Iran et les évolutions géopolitiques en Amérique du Sud et ds l’Indio-Pacifique.

Pour vous donner une idée de mon travail lors de cette Conférence :

– jeudi soir : réunion puis dîner de travail sur l’innovation au sein de l’OTAN et des Forces Armées avec plusieurs ministres de la Défense

– vendredi et samedi Réunions non stop, avec « les grands » Emmanuel Macron, Olaf Scholz, Richi Sunak , Anthony Blinken, Pamela Harris, mais aussi des seminaires (avec présidents, premiers ministres, ministres affaires étrangeres ou défense de France, Allemagne, Pologne, Moldavie, Finlande, Suède, Estonie, Roumanie, Islande, republique tchèque, mais aussi du Canada, de Colombie, Bresil, Afrique du Sud, Corée, Philippines ) des « bilatérales » (entretiens privilégiés dans des bureaux aménagés – j’en ai ainsi effectué avec par exemple le Président tchèque, le ministre de la défense de Suède, la Chef de l’opposition du Belarus, ou encore le Général Lavigne, Commandant suprême transformation OTAN en préparation de ma visite de ses locaux à Norfolk, Virginie) des petits-dejeuners dejeuners ou diners debats sur des thématiques précises (ex Ukraine, la désinformation, la justice ou Wagner en Afrique)

Devant partir ce dimanche à Bruxelles pour des réunions OTAN, ma Conférence s’est achevée samedi soir par un Dîner d’Etat offert par le Président de Bavière dans le superbe Palais de la Résidence, celui des Ducs et Rois de Bavière.

Une Conférence intense, passionnante mais aussi frustrante pour moi, du fait de l’impossibilité de tout écouter (trop de réunions concomitantes !) et même de voir tous mes amis (trop de monde !)

Mais on avance…

Visite du Lycée français Jean Renoir

J‘ai également profité de ce déplacement pour me rendre au Lycée français Jean Renoir et avoir une réunion de travail avec son équipe dirigeante que dirige avec beaucoup d’efficacité le Proviseur Alain Houille, ancien Proviseur dans deux très beaux lycées AEFE, celui de Shanghaï et celui de Bucarest.

L’établissement, qui fêtera cette année ses 70 ans, accueille 1200 élèves et est réparti en deux campus, le lycée étant installé dans un ancien couvent du quartier Sendling, l’école primaire, validée par la Bavière comme « Ersatzschule » ainsi que l’école maternelle « Kindergarten » étant situées dans le quartier Giesing.

Ses résultats sont exceptionnels. Plus de 80% de mentions au Bac, premier lycée français de l’étranger pour ses résultats au Concours général… Bravo à toutes et tous !

Fév 06 2023

Kiev, Ukraine (2 au 5 février) 

Déplacement de 48 heures (entre deux nuits de train) à Kiev sous très haute protection avec, du fait de mon élection à la Présidence de l’Assemblée parlementaire de l’OTAN en novembre dernier, des conditions de sécurité draconiennes : Impossibilité par exemple d’aller sur les réseaux sociaux avant ma sortie du territoire ou de sortir de l’hôtel sans une escorte de plusieurs voitures blindées, policiers (et même ambulance !) en cas d’attaque. Deux officiers de sécurité nous attendaient à la frontière polonaise pour nous escorter dans un wagon spécial jusqu’à Kiev et même dans la zone hypersécurisée de l’hôtel, ils se relayaient pour monter la garde devant ma chambre et être présents en permanence, jusqu’au passage de la frontière polonaise !

Qu’il semble loin le temps où l’on pouvait se rendre à Kiev depuis Paris en moins de deux heures d’avion et où je me promenais le nez au vent dans les rues de cette magnifique ville ! Aujourd’hui si les mesures de sécurité sont bien sûr surtout liées à mon statut de Présidente de l’AP OTAN, les conditions de voyage sont lourdes puisqu’il faut depuis Paris prendre l’avion jusqu’à Varsovie, y passer une nuit, prendre un premier train pour un trajet de 3 heures jusqu’à la gare de Cheml, puis monter dans un autre train, ukrainien celui-là, attendre 2 Heures à la frontière avant 10 heures de train pour une arrivée à Kiev à 6heures du matin et la découverte dans un petit-matin blafard d’une ville quasiment sans lumières.

À peine le temps d’une douche et d’un petit-déjeuner et c’est le départ pour la Rada, le Parlement ukrainien, pour y retrouver nos amis députés ukrainiens membres de l’UNIC (groupe interparlementaire Ukraine-NATO) que préside Olexansandr Korniyenko, également président de la Commission des Affaires étrangères de la Rada. Du fait d’une alerte aérienne, notre réunion de travail se tiendra dans une salle du sous-sol qui fait office d’abri anti-aérien.

C’est mon deuxième déplacement en Ukraine depuis le début de la guerre. La dernière fois, c’était en juin à Lviv pour une réunion de l’UNIC, le Conseil parlementaire OTAN-Ukraine, en passant par la ville polonaise de Rzeshow pour y voir les infrastructures de soutien militaire américaines.

Pour celui-ci je suis accompagnée par la Secrétaire générale de l’AP OTAN, Ruxandra Popa et par Nathan Grison, directeur d’une de nos commissions.

Les rencontres de travail vont s’accumuler tout au long de ces 48 heures, dans les différents ministères, à la Présidence aussi, mais j’ai tenu à aller voir, tout de suite après la Rada, la petite école française, portant fièrement le nom d’Anne de Kiev. Une école qui était en pleine expansion avant la guerre. Des 500 inscrits le 24 février dernier, il ne reste plus que 65 enfants mais j’ai tenu à féliciter l’équipe de direction, les enseignants français et les parents qui ont souhaité rester à Kiev pour soutenir les efforts de l’Ukraine dans cette guerre contre l’agresseur russe, malgré les difficultés et malgré les alertes aériennes (il y en avait une pendant ma visite mais les enfants en ont pris l’habitude et poursuivent sagement leurs cours au sous-sol, transformé en abri sécurisé et joliment décoré sur le thème d’une guinguette).

Merci et bravo aussi à l’Ambassadeur, au Conseiller culturel et à l’AEFE, qui, alors que notre école est le seul établissement international à rester ouvert à Kiev, continuent à investir dans cette école pour être en mesure de l’agrandir le jour où cette guerre épouvantable aura cessé.

Fév 01 2023

Réception historique au Sénat de Ruslan Stefanshuk, Président de la Rada, le Parlement ukrainien

Réception historique au Sénat en ce 1er février de Ruslan Stefanshuk, Président de la Rada, le Parlement ukrainien. C’est la première fois en 20 ans qu’une personnalité extérieure était invitée à s’exprimer à la tribune du Sénat et il a été longuement ovationné par l’ensemble de mes collègues (retrouvez l’intégralité de son allocution à la fin de l’article).

Nous avions été quelques-uns (Présidents de groupes, de commissions et moi en tant que Présidente de l’Assemblée Parlementaire de l’OTAN) à avoir le privilège d’une réunion de travail avec lui auparavant , suivie d’un déjeuner officiel dans les salons Boffrand.

Je lui suis particulièrement reconnaissante de m’avoir citée dans son discours, demandant à mes collègues de tous soutenir ma Proposition de Résolution déposée au Sénat début décembre en solidarité avec le peuple ukrainien. Cette PPR vise en effet à reconnaître l’Holodomor, c’est-à-dire la famine délibérément organisée par Staline en 1932-1933 en Ukraine, entraînant des millions de morts, et ses déportations de dizaines de milliers d’enfants vers la Russie, comme ce qu’il est, dans les faits et au regard du droit international, un véritable génocide.

On voit bien en effet le parallélisme entre l’Holodomor et la guerre en Ukraine où la Russie de Poutine cherche à nouveau à affamer le peuple ukrainien en détruisant ses infrastructures civiles et en le privant d’eau et d’électricité.

Comme en 1932-1933, la Russie de Poutine a enlevé un très grand nombre d’enfants ukrainiens (les Russes eux-mêmes évoquent aujourd’hui le chiffre de 175 000 enfants – même si ce chiffre nous semble très surestimé !) pour les amener sur le territoire russe. Cette déportation d’enfants, en droit international, suffit à elle seule à caractériser clairement un génocide.

Reconnaître l’Holodomor comme génocide participe, aujourd’hui comme hier, du combat contre l’oubli, de l’établissement des responsabilités et est surtout un moyen d’essayer de prévenir de telles tragédies.

C’est pour toutes ces raisons que nos amis ukrainiens sont très attachés à ce que la France, pays des droits de l’homme et des libertés, reconnaisse officiellement la famine, la déportation et l’extermination méthodiquement organisées par les autorités soviétiques, à l’encontre de millions d’Ukrainiens en 1932 et 1933, comme un génocide…

Jan 23 2023

Bruxelles, Belgique (23 janvier) – Réunion du Conseil interparlementaire OTAN-Ukraine

Au siège de l’OTAN à Bruxelles ce 23 janvier 2023 pour la réunion de notre Conseil interparlementaire OTAN-Ukraine.

Avec la participation de Jens Stoltenberg, Secrétaire général de l’OTAN et ancien Premier ministre de Norvège, de plusieurs des Secrétaires Généraux adjoints (Tom Goffus – opérations- David Cattler – Renseignement et Sécurité, Wendy Gilmour – investissement de défense – Baiba Braze – diplomatie publique), des ambassadeurs d’Ukraine et de six autres pays (États-Unis, France, Turquie, Pologne, Slovaquie, Estonie) des parlementaires OTAN de 13 pays membres et d’une délégation de 6 parlementaires ukrainiens conduite par Oleksandr Korniyenko, premier vice-président de la Verkobvna Rada.

La délégation ukrainienne incluait également la présidente de la commission de l’intégration européenne, le Général Andrii Kozhemiakin, et l’ancien Président d’Ukraine Petro Poroshenko, que j’avais eu le privilège de rencontrer lors de la « Révolution de la Dignité » à Kiev en février 2014, quelques semaines avant qu’il ne gagne la Présidentielle.

Jan 12 2023

Ma déclaration sur le partenariat stratégique entre l’OTAN et l’UE

Très heureuse de cette Déclaration conjointe OTAN-UE sur le partenariat stratégique entre les deux organisations.

Il y a si longtemps que je ne cesse de répéter qu’un rapprochement entre ces deux organisations est indispensable et que la marche vers une autonomie stratégique et une défense européenne autonome ne pourra se faire qu’en complément et avec le soutien de l’OTAN et sur la base de nos valeurs démocratiques partagées.

Il est loin le temps où, interpellant Jens Stoltenberg à Bucarest sur la nécessité d’un meilleur soutien de l’OTAN à une défense européenne autonome, il me répondait qu’une fois le Brexit mis en place, 85% de la défense de l’UE serait assuré par des pays membres de l’OTAN mais non membres de l’UE … C’était en 2017 et personne n’imaginait alors une guerre en Ukraine, au cœur même de l’Europe, et les bouleversements qu’elle engendrerait.

Déc 12 2022

Washington DC, États-Unis (5 au 7 décembre) – Forum Transatlantique de l’AP-OTAN

Aucune description de photo disponible.

Retour sur le Forum Transatlantique OTAN, ma première grande manifestation en tant que Présidente de l’Assemblée parlementaire OTAN. Un Forum spécialisé sur l’Ukraine, avec une belle unanimité – et une très belle ambiance parmi nos collègues.

Échanges passionnants avec les différents experts, généraux, parlementaires américains sur différentes dimensions de la Sécurité, notamment dans l’Arctique et le Grand Nord, la lutte contre la corruption dans le domaine militaire et bien sûr la guerre en Ukraine .

Rencontres particulièrement marquantes pour moi avec la sous-secrétaire d’État , et Evgenia Kara-Murza, femme de Vladimir Kara-Murza, cet opposant russe à Poutine, victime 2 fois de tentatives d’empoisonnement, Prix Vaclav Havel 2022, ainsi qu’avec Karen Donfried, la Sous-Secrétaire d’État aux Affaires étrangères en charge de l’Europe et de l’Eurasie.

Émotion aussi en retrouvant Irma, veuve de Ojars Kalnins, notre ancien collègue député de Lettonie après avoir été Ambassadeur de son pays aux États-Unis . Ojars était plus qu’un collègue, il était un grand ami, un homme de lumière et nous lui avons rendu un hommage unanime, heureux de constater qu’Irma allait poursuivre son travail au sein du Seimas, le Parlement letton – et je l’espère, peut-être un jour aussi à l’AP OTAN.

Nov 21 2022

Mon élection à la Présidence de l’Assemblée parlementaire de l’OTAN – Madrid (21 novembre)

Très honorée d’avoir été élue Présidente de l’Assemblée parlementaire de l’OTAN par mes 269 collègues des 30 États membres de l’Alliance lors d’une 68ème session annuelle particulièrement réussie : 600 délégués des 30 membres et des pays observateurs, avec notamment la présence du Premier ministre espagnol Pedró Sanchez et de sa ministre de la Défense espagnol Margarita Robles, des Présidents du Sénat Ander Gil et de la Présidente l’Assemblée des députés Meritxell Batet, de Jens Stoltenberg et une magnifique réception offerte par le Roi et la reine d’Espagne au Palacio Réal.

Merci à mes collègues de leur confiance, merci à la délégation espagnole de l’OTAN pour sa remarquable organisation et merci à mon prédécesseur le député américain Gerry Connolly pour son leadership et son engagement exemplaire.

Pour visionner mon discours lors de la 68e session annuelle à Madrid :

Juin 20 2022

Ukraine, Pologne, et Roumanie (16-22 mai) : AP-OTAN

À l’invitation du Sejm, une délégation de l’Assemblée parlementaire de l’OTAN a séjourné à Rzeszów du 16 au 18 mai pour une visite essentiellement consacrée à la guerre déclenchée par la Russie contre l’Ukraine et au caractère vital de l’aide apportée à cette dernière par la Pologne. Conduite par Michał Szczerba (Pologne), coprésident du Conseil interparlementaire OTAN-Ukraine (UNIC) et composée de 13 parlementaires de 10 pays alliés, la délégation a par ailleurs rencontré à Lviv des membres de la Verkhovna Rada pour la première réunion présentielle de l’UNIC depuis le début de la guerre. Les parlementaires alliés ont réaffirmé leur soutien et leur solidarité indéfectibles à l’égard de l’Ukraine.

« Chaque jour, l’Ukraine se bat pour les valeurs fondamentales propres à toutes les démocraties civilisées et pacifiques du monde », a souligné M. Szczerba. « Par conséquent, les nations démocratiques que nous sommes doivent se tenir à ses côtés. »

Les parlementaires ukrainiens étaient reconnaissants du soutien manifesté par les divers pays alliés et, entre autres, des engagements pris à la réunion que le Groupe consultatif pour la défense de l’Ukraine a tenue à Ramstein en avril. « Cette unité et ce soutien doivent être consolidés », a déclaré le coprésident ukrainien de l’UNIC, Oleksandr Korniyenko. « La Russie veut détruire l’Ukraine et les Ukrainiens. M. Korniyenko a reconnu que les Russes avaient plus d’hommes et de matériel ; toutefois, a-t-il ajouté, « nous sommes mieux équipés et plus déterminés et nos dirigeants sont plus compétents ».

« L’isolement de la Russie et les sanctions qui lui sont imposées doivent durer », a insisté Yehor Tcherniev, chef de la délégation de l’Ukraine auprès de l’Assemblée. M. Tcherniev a rappelé combien il était important de lutter contre la désinformation russe, y compris par l’infliction de sanctions aux propagandistes et aux particuliers associés à tous les niveaux aux médias de l’État, afin de « détruire de l’intérieur la machine de propagande ».

  1. Tcherniev ayant fait remarquer que la guerre coûtait actuellement à son pays 5 milliards de dollars par mois, M. Szczerba a préconisé l’élaboration d’un « plan Marshall » visant à satisfaire les besoins à long terme de l’Ukraine. Il a précisé une nouvelle fois que les parlements des pays alliés étaient prêts à aider la Verkhovna Rada.

À Lviv, les parlementaires alliés et leurs homologues ukrainiens ont également évoqué la question des besoins humanitaires pendant la visite d’un centre d’accueil de personnes déplacées internes, dont le nombre est estimé, pour la région de Lviv, à quelque 400 000, a-t-il été indiqué à la délégation.

À Rzeszów, les parlementaires ont rencontré le maire de la ville, Konrad Fijołek, d’éminents spécialistes polonais et des officiers de la 82e division aéroportée américaine. Les discussions ont eu pour thèmes la guerre en Ukraine et ses conséquences pour l’OTAN, l’aide remarquable de la Pologne aux Ukrainiens et le rôle crucial que joue ce pays dans la sécurité alliée.

La délégation comprenait, outre des membres de l’UNIC, Joëlle Garriaud-Maylam (France), vice-présidente de l’Assemblée, et Marcos Perestrello de Vasconcellos (Portugal), président de la sous-commission sur les partenariats de l’OTAN.

Depuis le début de l’invasion russe, l’Assemblée a multiplié activités et déclarations de soutien en faveur de l’Ukraine.

La visite se déroulait une semaine avant la session de printemps de l’Assemblée, qui devait avoir lieu à Kiev mais qui a été déplacée à Vilnius, en Lituanie. Des intervenants de haut niveau lituaniens et ukrainiens ainsi que des responsables de l’OTAN interviendront durant cette session, qui sera l’occasion d’adresser à l’Ukraine un nouveau et vibrant message de soutien et de solidarité et au cours de laquelle les participants examineront un projet de déclaration en soutien à l’Ukraine présenté par M. Szczerba.

Départ matinal pour l’Ukraine pour retrouver une petite délégation (13 parlementaires de 10 pays membres de notre assemblée parlementaire OTAN). Nous devions nous rendre dans le plus grand secret à Lviv, à la rencontre de nos collègues députés ukrainiens, venus spécialement de Kiev nous retrouver, afin de leur manifester tout notre soutien en cette période dramatique et de débattre avec eux des enjeux urgents et des prochaines étapes du conflit.

Ce déplacement était organisé dans la plus totale discrétion par nos collègues polonais, en particulier Michal Sczcerba, président du groupe de liaison parlementaire Ukraine-OTAN. Un missile russe était encore tombé la veille de notre arrivée juste à côté de Lviv, et des parlementaires OTAN en Ukraine auraient évidemment été une cible de premier choix pour les belligérants russes.

Ce fut une grande joie de pouvoir enfin serrer dans nos bras nos collègues ukrainiens, après tant de réunions par visio, tant d’inquiétude pour leur sort et tant d’admiration pour leur courage. Etaient notamment présents Oleksandr Korniyenko, vice-président du Parlement ukrainien, Yehor Cherniev, co-président du groupe de liaison interparlementaire Ukraine-OTAN , Oleksandr Merezhko, président de la commission des affaires étrangères du Parlement ukrainien et Solomiia Brobobska, secrétaire de la commission.

Réunis à l’université de Lviv sous la présidence de son doyen, nous avons pu débattre des avancées de la guerre et des enjeux le plus importants pour le pays. Le peuple ukrainien se bat avec un courage considérable pour son pays mais il manque de tout, et tout d’abord bien sûr d’armes qui puissent lui permettre de mieux résister. La solidarité internationale a été immédiate, mais le conflit coûte 5 milliards par jour à l’Ukraine et l’on craint une certaine “fatigue” des donateurs alors qu’il faut pouvoir aider tous ces Ukrainiens ayant dû quitter leurs villages, leurs maisons détruites et se retrouvant sans ressources.

Rzeszow , ville la plus proche de la frontière ukrainienne et base essentielle du soutien humanitaire et logistique aux Ukrainiens, j’ai pu admirer le professionnalisme des forces américaines de la 82ème Division aéroportée qui ont réussi en quelques heures à organiser l’arrivée de 5000 soldats et à s’installer dans un complexe adapté à proximité immédiate de l’aéroport civil de Rzeszow. J’ai pu également remercier le maire, Konrad Fijolek, et ses équipes pour la qualité exceptionnelle de leur engagement depuis le début de la guerre. Pas de dortoirs pour réfugiés ici mais un réel soutien pour l’accès à une vie “normale”. La Pologne a accueilli 3 millions d’Ukrainiens depuis le début de l’invasion russe du 24 février, dont 1 800 000 se trouvent encore dans le pays et tous sont traités non pas comme des “réfugiés” (le mot lui-même est proscrit) mais comme des “hôtes” ayant accès à l’ensemble des droits des citoyens polonais (logement, travail, scolarisation, allocations…) à l’exception bien sûr du droit de vote. Les Ukrainiens, peuple sérieux, travailleur sont d’ailleurs vus comme un atout dans ce pays de plein emploi où ils s’intègrent à la perfection.

Ceci m’a d’ailleurs été confirmé à Varsovie où j’ai eu le plaisir de retrouver l’Ambassadeur Fréderic Billet que j’avais rencontré et dont j’avais beaucoup apprécié l’action quand il était ambassadeur en Estonie au tout début des années 2010. Avec ses équipes, il a lui aussi beaucoup contribué à l’accueil, à l’orientation et à l’évacuation des réfugiés, notamment de nos compatriotes résidant en Ukraine chaque fois que nécessaire. Le hasard a voulu également que je me trouve à Varsovie en même temps que les membres de l’IHEDN et de son Directeur le général Benoît Durieux, ce qui nous a permis de faire un point sur les enjeux de l’institution avant notre prochain Conseil d’administration (auquel j’appartiens au titre du Sénat)

L’Ambassadeur m’a également permis d’avoir deux réunions importantes sur le dossier Frontex avec l’officier de liaison français avec Frontex le commandant Dominique Bott et le responsable de coopération internationale au sein de l’organisation Philippe Andrieux. Je suis enfin assez inquiète d’une certaine dérive de Frontex, semblant favoriser davantage des positions droitsdel’hommiste, certes très importantes qu’une dimension sécuritaire particulièrement importante aujourd’hui. Ainsi avais-je appris avec stupéfaction, à l’occasion d’une audition de Fabrice Leggeri, directeur français de Frontex au Sénat que la coopération avec l’OTAN avait été suspendue à la demande de la commission et du PE (l’OTAN n’apparaissant plus dans la liste des organismes avec lesquels Frontex pouvait contribuer dans le dernier règlement établi par la commission) alors que, lorsque j’avais organisé une réunion de ma commission parlementaire OTAN avec lui à Varsovie, cette coopération semblait aussi excellente que nécessaire. Une dérive qui a sans aucun doute contribué à la démission de Fabrice Leggeri que je regrette d’autant plus que nous avons un grand intérêt à renforcer l’influence et la rigueur françaises dans l’organisation en ces temps troublés…

Bravo aussi à l’ambassadeur pour le magnifique livre qu’il a préfacé et contribué à publier sur le soutien militaire à la Pologne par la France, par la création d’une armée polonaise sur le sol français dès 1917, l’armée bleue, et l’envoi de militaires français en Pologne – dont Charles de Gaulle au printemps 2019 pour protéger le pays des Bolcheviques. Il en emportera, comme l’écrivent les auteurs de ce splendide ouvrage, “la conviction que le sentiment national est l’élément fondateur de la vie, quand ce n’est de la survie, des Nations. Il en saura à jamais gré à la Pologne et aux Polonais” Une conviction qui l’a sûrement animé lors de l‘organisation de la Résistance via les Français Libres lors de la 2ème guerre mondiale et dont nous voyons chaque jour en Ukraine la pertinence !

Puis s’en est suivi un séjour à Bucarest débuté par un dîner à l’ambassade de France avec Madame Nicoleta Pauliuc, présidente de la commission de la Défense au Sénat roumain avec l’ambassadrice Laurence Auer, son Premier conseiller Philippe Wieber et l’attaché de défense, le colonel Daniel Parpaillon. Ce fut l’occasion de faire le point sur nos dossiers bilatéraux de défense à l’aune de la guerre en Ukraine et de notre indéfectible amitié, matérialisée par l’envoi de 550 militaires français du 27ème bataillon de chasseurs-alpins dans le cadre de la mission OTAN sur le front Est.

En outre,j’ai pu me rendre en compagnie de notre attaché de Défense et du Premier conseiller de l’ambassade à l’important salon de l’Armement de Bucarest, qui, notamment à cause du Covid, n’avait pas pu y être organisé en 4 ans. Inutile de dire qu’avec l’invasion russe de l’Ukraine et l’intensification de la perception de menaces dans tous les pays avoisinants, l’affluence était très importante et tous les industriels internationaux présents.

La France était bien sûr présente elle aussi et cela m’a donné l’occasion de rencontrer et manifester mon soutien à nos exportateurs et aux entreprises françaises de défense, innovantes, dynamiques et présentes sur le territoire roumain ( #Atos#Airbus#NavalGroup#MBDA#Arquus …) Nos produits français , qu’ils soient des missiles, des navires, des aéronefs, des véhicules blindés, sont tous excellents, innovants, parfaitement adaptés aux besoins et exigences de la Roumanie qui a d’ailleurs pris la décision stratégique de faire passer à 2,5% de son PIB son budget défense afin de protéger au mieux son territoire.

Mieux encore, plusieurs de nos industriels ont fait l’effort de s’implanter directement sur le sol roumain et d’y faire des transferts de technologie. Ainsi Atos emploie 3000 personnes en Roumanie. Airbus lui a créé en 2002 la jointventure Eurocopter Roumanie (aujourd’hui appelée Airbus Helicoptères Roumanie) et construit en 2017 une usine à Ghimbav pour un coût de 50 millions d’Euros, usine aujourd’hui encore quasiment vide, alors qu’il est urgent de renouveler la flotte roumaine d’hélicoptères, en produisant par exemple des hélicoptères de type H215 de la famille des Super Puma qui pourraient être intégralement construits en Roumanie puis exportés dans de nombreux pays où la demande civile et militaire est grande pour ce type de petit format. « The sky is the limit » m’autoriserez-vous à dire car Airbus serait prêt à créer aussi un centre de recherches par le biais du fonds européen de défense qui pourrait aussi travailler sur des produits destinés à l’Espace.

Mais le pays souffre encore aujourd’hui d’une bureaucratie et d’un cadre juridique très contraignants qui obèrent son développement et freinent souvent des avancées pourtant indispensables.

Mais la fortune souriant presque toujours aux audacieux, je ne doute pas que la Roumanie conclura bientôt avec la France ses projets en cours, en particulier l’achat des 4 corvettes ou frégates souhaitées par la Roumanie .

Et quoiqu’il en soit, nous ne pouvons que conclure en célébrant la coopération et l’indéfectible amité franco-roumaine.

Puis 8 heures de route pour observer à Isaccea l’excellente gestion des flux et de l’accueil des réfugiés ukrainiens via un bac sur le Danube.

Bravo à l’IGSU (organisme créé pour les situations d’urgence) sans oublier la police aux frontières roumaines, les ONG, Frontex, le personnel médical, les pompiers et volontaires, dont beaucoup de Français.

Juin 02 2022

Rotterdam, Pays-Bas (2 au 6 juin) – Congrès du Parti Populaire Européen (PPE)

Les 1er et 2 juin pour le 27ème Congrès du Parti Populaire Européen (PPE), avec plus de 2000 délégués et nombre de présidents, premiers ministres et ministres venus de toute l’Europe, le PPE regroupant les partis de centre-droit des États-membres de l’Union européenne, j’ai eu l’immense honneur de prononcer un discours en tant que présidente du groupe PPE de l’Assemblée parlementaire de l’OTAN, discours qui m’a notamment permis de rappeler la nécessité de renforcer notre soutien à l’Ukraine et d’accueillir au sein de l’OTAN la Suède ainsi que la Finlande.

Un Congrès fort intéressant en ces temps cruciaux et très difficiles pour l’Europe et pour le monde qui m’a permis de retrouver de nombreux amis et collègues, mais aussi de rencontrer Maïa Sandu, la Présidente de Moldavie (elle était aux États-Unis quand je m’étais rendue dans son pays avec l’AFD la semaine dernière) ou encore Sviatlana Tsihanouskaya , cette femme exceptionnelle qui s’était présentée aux élections présidentielles du Belarus en 2020 après que son mari y ait été arrêté et vit aujourd’hui en exil en Lituanie d’où elle dirige l’opposition démocratique à Lukashenko. J’ai eu le plaisir de rencontrer également, en compagnie de mon amie et collègue de l’Assemblée parlementaire de l’OTAN l’ancienne ministre de la Défense lituanienne Rasa Juknevičiene, l’ancien ministre russe Vladimir Milov, aujourd’hui soutien d’Alexei Navalny et qui reçut d’ailleurs pour lui le Prix du Mérite du PPE.

Mai 30 2022

Vilnius, Lituanie (27 au 30 mai) – Session de printemps de l’AP-OTAN

La session de printemps 2022 de l’Assemblée parlementaire de l’OTAN s’est tenue à Vilnius (Lituanie).

La session devait se tenir à Kiev. Cependant, le Seimas lituanien, en étroite coopération avec les hôtes ukrainiens, a généreusement proposé d’organiser la session de printemps à Vilnius après le déclenchement par la Russie d’une guerre de choix non provoquée et injustifiée contre l’Ukraine. 

La session a démontré le soutien indéfectible et inébranlable de l’Assemblée à l’Ukraine et la détermination de l’Alliance à dissuader toute menace à l’encontre des membres de l’OTAN et à défendre le territoire otanien dans ses moindres recoins.

Du 27 au 30 mai 2022, les 269 parlementaires des 30 pays-membres de l’OTAN, ainsi qu’une centaine de membres d’une trentaine de pays et d’instances parlementaires partenaires ont eu l’occasion de se réunir et de débattre sur :

  •  la nouvelle invasion à grande échelle de la Russie, le soutien des Alliés à l’Ukraine et les conséquences pour l’OTAN ;
  •  l’adaptation élargie de l’OTAN et la révision de son concept stratégique, que les chefs d’État et de gouvernement des pays alliés adopteront lors de leur réunion au sommet de Madrid, en juin.

Le président de l’AP-OTAN, Gerald E. Connolly, s’est exprimé à la séance plénière de la session, lundi 30 mai, aux côtés de hauts représentants de l’OTAN et des gouvernements et parlements ukrainiens et lituaniens. 

Les autres sujets clés abordés à Vilnius :
•    les enseignements de l’engagement de l’OTAN en Afghanistan ;
•    les partenariats OTAN et l’avenir de la « politique de la porte ouverte » ;
•    le défi de la stabilité dans les Balkans occidentaux et la région MOAN ;
•    l’importance croissante de l’Asie et de la région indopacifique ;
•    l’évolution de la menace terroriste ;
•    l’importance du rôle et de la contribution des femmes à la paix et à la sécurité ;
•    les efforts de résilience des Alliés ;
•    la cybersécurité et la défense ;
•    les conséquences du changement climatique sur la sécurité ;
•    les défis commerciaux stratégiques et les enjeux de la corruption ; 
•    les guerres de demain.

Au cours de la session de printemps, les cinq commissions de l’Assemblée ont débattu des avant-projets de rapports des commissions.

  • soutien unanime des 400 parlementaires des 30 États membres à un appui accru à l’Ukraine en termes militaires, économiques et humanitaires. Nous avons d’ailleurs eu le grand plaisir d’accueillir la vice-Première ministre et plusieurs collègues et amis députés ukrainiens que j’avais déjà revus lors de mon déplacement en Ukraine la semaine dernière, notamment le vice-président du Parlement ukrainien Oleksandr Korniyenko, le président de la délégation ukrainienne à l’AP OTAN Yehor Cherniev et Solomiia Bobrobvska. Adoption de la Résolution pour l’Ukraine de notre collègue polonais Michal Szczerba.
  • soutien unanime sur l’intégration de la Finlande et de la Suède à l’OTAN (les deux présidents des parlements finlandais Matti Vanhanen et suédois Andreas Norlén étaient d’ailleurs présents et ont eu des propos très forts sur les engagements de leur pays en matière défense en cas d’admission à l’OTAN)
  • avancées dans le cadre de nos discussions sur le concept stratégique de l’OTAN, tant pour la création au sein de l’OTAN d’un centre pour la résilience démocratique, que pour l’évocation de l’article 5 pour des cyberattaques.

Plusieurs intervenants ont exprimé leur reconnaissance à la France pour son engagement dans le soutien militaire à l’Ukraine, son envoi d’experts médicolégaux afin de recueillir et analyser les preuves des crimes de guerre contre l’Ukraine et son travail sur les biens mal acquis.

Enfin à titre personnel, j’ai été satisfaite suite aux échos très favorables recueillis par la réunion du groupe politique PPE et associés que j’ai eu l’honneur de présider où j’ai souhaité qu’en dehors des questions d’actualité, un point politique de situation sur leur pays soit fait par les parlementaires présents. Nous avons été pris par le temps car nous étions très nombreux et seuls le Royaume-Uni, la Lituanie, la Pologne, la Suède et la Turquie ont pu s’exprimer toutefois c’était très enrichissant et nous avons décidé de continuer cette formule lors de nos prochaines sessions … en nous donnant plus de temps !

« Articles suivants - Articles précédents »