Grands dossiers

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Avr 14 2020

Annonces de la Caisse des Français de l’Étranger (CFE)

Face à la crise sanitaire du coronavirus qui peut toucher les Français où qu’ils soient dans le monde, la Caisse des Français de l’Étranger communique des informations que je souhaite relayer ici.

Par les voix de son Président Alain-Pierre Mignon et de son Directeur général Éric Pavy, a été annoncée la création d’un nouveau produit « Covid.19ExpatSanté ».

La souscription à ce contrat, couvrant le client sur une période de 6 mais, est ouverte du 8 avril au 1er juin 2020. Le délai de carence est fixé à 21 jours.

La CFE présente « une offre solidaire » avec tarifs fixés à 50 % du tarif de ses produits de santé standards et « une couverture sante adaptée » avec la prise en charge de tous les soins liés au Covid19, en ville ou à l’hôpital : consultations médicales, examens, hospitalisation, réanimation.

Par ailleurs, l’accueil téléphonique du centre de relation client n’est plus disponible. La CFE reste accessible via l’espace personnel de ses clients, et le formulaire de contact.

Autres mesures exceptionnelles à signaler :

– mise en ligne d’une FAQ pour répondre aux questions les plus fréquentes

– pour les assurés actuellement en France et qui ne peuvent rejoindre actuellement leur pays de résidence, une couverture qui peut atteindre 6 mois s’applique à leur séjour en France

– toutes les feuilles de remboursement peuvent être déposées sur l’espace personnel en ligne ou sur l’application mobile, y compris pour les hospitalisations.

Remarques concernant certains pays de résidence :

Du 1er avril au 1er octobre 2020, la prise en charge en tiers payant est portée à 100% pour les pays où la prise en charge est de 80 % (Liban, Thaïlande, Indonésie, Congo, Tchad) pour les hospitalisations liées au coronavirus (traitement en hospitalisation complète).

Avr 09 2020

Question écrite sur la fracture numérique et la continuité pédagogique en période de confinement

Ci-dessous, copie de ma question écrite à Cédric O, secrétaire d’État auprès du ministre de l’économie et des finances et du ministre de l’action et des comptes publics, chargé du numérique, datée du jeudi 9 avril 2020, que vous pouvez également retrouver sur le site du Sénat.

Mme Joëlle Garriaud-Maylam interroge M. le secrétaire d’État auprès du ministre de l’économie et des finances et du ministre de l’action et des comptes publics, chargé du numérique, sur le risque de rupture de continuité pédagogique pour les élèves français de familles défavorisées n’ayant qu’un accès réduit et parfois même inexistant à internet.

Elle lui rappelle que le mardi 10 mars 2020 sur une chaîne d’information, il avait invité les entreprises du numérique à « se mobiliser dans cette crise » leur demandant « qu’elles fassent en sorte de mettre leurs services à disposition, soit de manière gratuite, soit avec des tarifs réduits ».

Or il semble qu’aucun progrès n’ait été fait en ce domaine.

Elle souligne que la généralisation du confinement à l’ensemble du territoire national entraîne pourtant un accroissement de la fracture numérique entre les Français pouvant se doter d’un abonnement internet illimité et les personnes les plus défavorisées qui ne peuvent en aucun cas se l’offrir.

Le maintien d’un accès à internet est indispensable pour éviter une rupture d’égalité entre les élèves français, et le décrochage de certains d’entre eux, faute de possibilité de soutien à distance. Outre le maintien de la continuité pédagogique, un meilleur accès internet leur permettrait de garder des relations sociales indispensables en période de confinement et de pouvoir accéder à la lecture ou, plus généralement, à la culture.

Elle tient ainsi à exprimer son soutien à l’appel lancé aux fournisseurs d’accès internet par l’association ATD Quart monde afin que ces fournisseurs fassent un effort, dans l’intérêt général, et jusqu’à la fin du confinement, pour ces familles défavorisées. Les enfants doivent être à même de poursuivre leur éducation malgré leur confinement dans des espaces souvent très réduits et surchargés. Ainsi, une mise à disposition des familles défavorisées d’un volume internet d’au moins 10 Go éviterait aux enfants de décrocher et maintiendrait la continuité pédagogique par un soutien à distance, inenvisageable autrement. Elle leur permettrait également d’avoir accès aux services administratifs. De même l’attribution de cartes pré-payées illimitées, valables en France jusqu’à la fin du confinement, serait d’un grand secours.

Elle insiste donc pour que le secrétaire d’État en charge du numérique pèse de tout son poids auprès des grands fournisseurs d’accès Internet pour que de telles mesures soient mises en place au plus vite et qu’elles subsistent jusqu’à la fin du confinement. Il en va de l’avenir – notamment scolaire – de centaines de milliers de jeunes Français. Elle le remercie également de l’informer des mesures mises en place.

Avr 07 2020

Pénurie de masques pour les soignants : un manquement insupportable

Ma réaction à la pénurie de masques sur Public Sénat, lors des questions au gouvernement

« Nous sommes en guerre ». Lors de son allocution du lundi 16 mars, le président Emmanuel Macron a placé la lutte contre l’épidémie de Covid-19 dans un cadre guerrier. Mais une guerre ne se fait pas sans approvisionnement. Et c’est sur ce terrain-là que les Français mesurent les nécessités. La pénurie de masques, en priorité pour les soignants, fait vivement réagir. Les retours du terrain donnent envie de compléter les propos du président de la République, car c’est à une « guerre des masques » que nous assistons.

6 millions de masques FFP2, à destination de l’Allemagne ont ainsi « disparu » au Kenya fin mars. Entre la République tchèque et l’Italie, nous avons frôlé l’incident diplomatique pour ces masques qui semblaient avoir si peu de valeur hier.

En France, « le gouvernement amorce un virage à 180 degrés » sur le port du masque, titre Le Monde le 6 avril. Le méli-mélo communicationnel du gouvernement sur la pénurie de masques n’a rien arrangé. « Ils disent que les masques ne servent à rien car on n’en a pas ». Ce raisonnement a fait le tour de la toile et participe grandement à la crise de confiance à l’encontre du gouvernement.

Nous sommes passés d’une prétendue inutilité du port du masque à une possible obligation de port du masque, sinon sur l’ensemble du territoire, au moins dans certaines communes.

Avr 05 2020

Quels enjeux après la crise sanitaire du coronavirus ?

La première crise sanitaire mondiale en présence d’Internet a à nouveau prouvé la puissance des réseaux sociaux. Comme outil de « lanceur d’alertes » par la révélation de l’épidémie en Chine d’abord. Pour l’émergence médiatique du professeur Didier Raoult ensuite. Au-delà de la question strictement scientifique, YouTube et Facebook ont imposé à la presse et au gouvernement, en quelques jours seulement, un personnage jusqu’alors inconnu du grand public.

La relation entre les organes scientifiques et le politique fait émerger une question quelque peu oubliée : qui est responsable ? En se référant si souvent aux « conseils des sachants », le gouvernement a donné l’impression de ne pas assumer sa propre responsabilité : décider et agir. Si les scientifiques conseillent, le politique décide.

Enfin, la Corée du Sud, par ses tests rapides et ses mesures ciblées, plutôt qu’un confinement généralisé, suscite de l’admiration. Son modèle de gestion de crise pose en revanche question en matière de liberté : souhaite-t-on être suivi via son téléphone portable pour que soient contrôlées nos relations et activités ?

Avr 02 2020

Question écrite sur l’accès des Français de l’étranger aux aides attribuées par le fonds de solidarité créé par la loi du 23 mars 2020

Ci-dessous, copie de ma question écrite à Jean-Yves Le Drian, ministre de l’Europe et des affaires étrangères, datée du jeudi 2 avril 2020, que vous pouvez également retrouver sur le site du Sénat.

Mme Joëlle Garriaud-Maylam interroge M. le ministre de l’Europe et des affaires étrangères sur l’accès des Français de l’étranger aux aides attribuées par le fonds de solidarité créé par l’article 11 de la loi n° 2020-290 du 23 mars 2020.

Elle rappelle que l’article 11 de cette loi permet au Gouvernement d’agir par ordonnances face à la crise sanitaire que constitue l’épidémie de Covid-19. Le premier alinéa de cet article de loi, concernant particulièrement la privation et la limitation d’activité des personnes physiques et morales, a permis la publication de l’ordonnance du 25 mars 2020 « portant création d’un fonds de solidarité à destination des entreprises particulièrement touchées par les conséquences économiques, financières et sociales de la propagation de l’épidémie de covid-19 et des mesures prises pour limiter cette propagation ».

Elle souligne que les Français de l’étranger ne sont nommément pris en compte que par l’article 13 de la même loi qui dispose que : « Par dérogation, les Français expatriés rentrés en France entre le 1er mars 2020 et le 1er juin 2020 et n’exerçant pas d’activité professionnelle sont affiliés à l’assurance maladie et maternité sans que puisse leur être opposé un délai de carence. Les modalités d’application du présent article peuvent être précisées par décret ».

Elle s’interroge sur la possibilité pour les Français établis hors de France de bénéficier des aides attribuées par le fonds de solidarité créé par l’ordonnance du 25 mars 2020 en application de l’article 11 de la loi n°2020-290 du 23 mars 2020.

Elle rappelle qu’en l’absence d’un fonds de solidarité spécifique aux Français de l’étranger, demande formulée à maintes reprises par les élus des Français de l’étranger depuis 2005, et réitérée dans plusieurs questions écrites au Sénat (QE 18110 du 7 avril 2011, QE 15482 du 26 mars 2015, QE 21693 du 5 mai 2016) et dans deux propositions de loi, l’une (224) du 4 mars 2008, l’autre (814) du 28 juillet 2016, les Français victimes de crises politiques, environnementales ou sanitaires graves ne bénéficient d’aucune aide de l’État pour remédier dans l’urgence, et même de manière provisoire, aux difficultés rencontrées et frais encourus.

Elle souhaiterait donc savoir si le ministre des affaires étrangères pourrait obtenir l’élargissement de ce fonds de solidarité aux Français de l’étranger qui doivent eux aussi faire face aux conséquences économiques, financières et sociales de la propagation de l’épidémie de Covid-19, beaucoup d’entre eux se voyant contraints de cesser leur activité économique. Des mesures urgentes de soutien, dans le cadre de la solidarité nationale, s’avéreraient indispensables pour leur porter assistance, après bien sûr la prise en compte des éventuelles aides ou avances dont ils pourraient bénéficier dans leur pays de résidence.

Avr 02 2020

Vos élus et le gouvernement mobilisés pour les Français de l’étranger

Bilan du rapatriement des Français à l’étranger

Après des semaines d’efforts, d’échanges entre les Français hors de France, les élus consulaires, les députés et sénateurs des Français de l’étranger et le gouvernement, la France est parvenue à faire revenir sur son territoire un maximum de Français en vacances à l’étrangers lors du déclenchement de l’épidémie de Covid-19. Les Français établis hors de France menacés là où ils se trouvent ou ayant émis le désir de rejoindre le sol français ont fait l’objet d’une mobilisation de tous les instants. La cellule de crise organisée autour de Jean-Yves Le Drian et Jean-Baptiste Lemoyne a permis aux parlementaires de faire remonter les informations au plus vite, grâce à des rendez-vous réguliers et une chaîne WhatsApp spécifiquement créée pour l’occasion.

Continuité de l’enseignement pour l’ensemble des élèves français

La question de la fermeture des écoles en France a été suivie d’une réponse rapide pour assurer la continuité pédagogique à destinations des écoliers, collégiens et lycéens. Mais les Français établis hors de France, de part leur situation géographique doivent affronter des difficultés supplémentaires. C’est pourquoi mes collègues et moi-même nous sommes mobilisés auprès des ministres Jean-Michel Blanquer et Jean-Yves Le Drian, de sorte de trouver des solutions rapides et de leur offrir une meilleure visibilité sur les mois à venir. J’ai également adressé une question au ministre de l’Éducation nationale concernant le passage du baccalauréat pour nos compatriotes établis à l’étranger (voir ci-contre). Malheureusement les Français les plus défavorisés sont confrontés à une véritable rupture numérique. Sans accès à internet ou dans des conditions médiocres, ils ne peuvent pas suivre les cours à distance. Afin de soutenir l’appel lancé par l’association ATD Quart Monde auprès des fournisseurs d’accès à internet et des opérateurs téléphoniques, j’ai déposé une question écrite à Cédric O, secrétaire d’État chargé du Numérique. L’urgence de la situation m’a incitée également à rédiger une lettre au président de la République à ce sujet.

Mobilisation de l’audiovisuel extérieur pendant l’épidémie de Covid-19

Depuis le début de l’épidémie de Covid-19 dans le monde,  l’audiovisuel extérieur se mobilise. France Médias Monde mène deux actions majeures : lutte contre les fake news et soutien à la continuité pédagogique. Face à la propagation de fausses nouvelles, France 24 participe à la nouvelle plateforme internationale et collaborative de lutte contre la désinformation sur le Covid-19 « #CoronaVirusFacts Alliance », lancée par l’International Fact-Checking Network. Pour participer à la continuité pédagogique à destination des élèves à l’étranger, France Médias Monde a rejoint dès son lancement l’opération « Nation apprenante », initiée par le ministère français de l’Éducation nationale et de la Jeunesse afin de mettre à disposition des professeurs, des élèves et de leurs familles des programmes audiovisuels en lien avec les programmes scolaires. Il est ainsi possible de retrouver sur le site RFI Savoirs une page dédiée à cette initiative.

En tant que rapporteur sur le budget de l’audiovisuel extérieur, je suis particulièrement investie dans ce dossier. Très prochainement, Marie-Christine Saragosse, PDG de France Médias Monde et Yves Bigot, président de TV5 Monde seront auditionnés par notre commission des affaires étrangères à propos des dispositions spécifiques qu’ils ont mises en oeuvre afin d’assurer la continuité des services qu’ils délivrent et pour accompagner cette crise.

Avr 01 2020

Un fonds de solidarité pour les Français de l’étranger

fonds de solidarité pour les Français de l'étranger

Proposition de loi pour les Français de l’étranger

J’ai déposé à la fin du mois de mars une proposition de loi tendant à la création d’un fonds de solidarité pour les Français établis à l’étranger victimes d’une catastrophe naturelle, d’une crise politique ou d’une crise sanitaire grave.

Avec les élus AFE, nous y travaillons depuis près de quinze ans. Aujourd’hui, il y a urgence. Vous pouvez retrouver le texte de cette PPL ici.

L’épidémie de Covid-19 a touché d’une manière toute particulière les Français établis hors de France. En plus du risque d’être infectés par le virus, nos compatriotes ont dû faire face à des situations politiques, administratives et sanitaires logiquement très diverses, dépendant de chaque état. Immédiatement, les députés et sénateurs des Français de l’étranger ont fait le choix d’agir de concert avec le gouvernement, autour de Jean-Yves Le Drian et de Jean-Baptiste Lemoyne, avec nos consulats et ambassades, l’Assemblée des Français de l’Étranger, l’ensemble des élus consulaires et des associations de Français établis hors de France.

Questions écrites concernant les Français de l’étranger

En plus de ma proposition de loi pour l’instauration d’un fonds de solidarité, j’ai adressé plusieurs questions au gouvernement afin de me faire le relais de nos compatriotes. J’ai questionné le ministre de l’Éducation nationale Jean-Michel Blanquer à propos du passage du baccalauréat 2020 pour les Français de l’étranger. L’écoute de chacun des partis intéressés a abouti à la mise en place d’un système de contrôle continu pour tous. Parallèlement à ma proposition de loi, j’ai souhaité assurer la prise en compte des Français de l’étranger par le fonds de solidarité créé par la loi du 23 mars 2020.

Mar 28 2020

Épidémie de Covid-19 : quel(s) coût(s) pour les Français ?

Pénurie de masques, communication désordonnée, décisions prises toujours sur le tard : les errements du gouvernement dirigé par Édouard Philippe coûtent déjà beaucoup à chaque Français, qu’il vive sur notre sol ou qu’il se soit établi à l’étranger. Un coût en vies perdues, avec toujours trop de morts à déplorer, en activités nécessairement délaissée suite à l’annonce du confinement ; un coût économique pour tant d’artisans, de restaurateurs, de commerçants, d’entreprises dont l’activité est ramenée à zéro.

Les tentatives de chiffrage des conséquences économiques de l’épidémie et des mesures prises pour lutter contre celle-ci affichent des résultats bien incertains. Il y a au moins consensus sur l’inconnu du coût total pour notre économie nationale, et pour l’Union européenne. Comme toujours, il y a ce qu’on voit, et ce qu’on ne voit pas. Et donc qu’on ne mesure pas.

Au défi sanitaire immédiat succédera sans doute une crise de confiance sans précédent dans notre Ve République. Sur ce point, gouvernement, membres de l’opposition et journalistes semblent au moins d’accord. Le Premier Ministre a d’ailleurs choisi un discours d’humilité depuis quelques jours. Exemple suivi par notre ministre de la Santé, Olivier Véran. Chacun pressent que le confinement terminé et la crise sanitaire passée, le combat politique sera féroce.

Mais au-delà de ces oppositions entre forces politiques, notre attention doit se porter sur la crise de confiance qui se durcit entre les Français et le gouvernement. Si cette perte de confiance devait s’étendre à l’ensemble de la représentation nationale, nous pourrions faire face à une véritable crise de la représentation. Soyons attentifs à ce qu’une crise ne succède pas à une autre.

Mar 26 2020

Question écrite sur le baccalauréat 2020 pour les Français de l’étranger

Ci-dessous, copie de ma question écrite à Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Éducation nationale et de la jeunesse, datée du jeudi 26 mars 2020.

La sénatrice Joëlle Garriaud-Maylam interroge Monsieur le ministre de l’Éducation nationale sur l’examen du baccalauréat 2020 pour les Français de l’étranger.

Elle lui rappelle qu’il avait indiqué le mercredi 25 mars sur la chaîne de télévision Public Sénat que « le baccalauréat va forcément connaître certaines évolutions, soit de dates, soit de contenus, soit un peu des deux pour tenir compte de ce qui est en train de se passer ».

Elle souligne que si la généralisation du confinement à l’ensemble du territoire national permet d’apporter une même réponse, ou un ensemble de réponses similaires, quant au déroulement des épreuves pour les lycéens qui passent l’examen du baccalauréat sur le sol français, les Français de l’étranger sont dans une toute autre situation. Leurs écoles sont, au sein du réseau de l’AEFE, déjà réparties entre deux hémisphères Nord et Sud.
De plus, le calendrier des examens à l’étranger est différent de celui de France métropolitaine. Par exemple, en zone Amérique du Nord, les épreuves de philosophie commencent dès le 18 mai. D’ores et déjà, certains pays (comme le Koweït et le Canada) ont fait savoir que leurs établissements ne rouvriraient pas avant la rentrée prochaine. Dans la période de croissance de l’épidémie dans de nouvelles zones, et en particulier en Afrique ou en Amérique latine, il est par ailleurs illusoire de penser que les épreuves pourront être organisées en présentiel  en mai ou juin.

Dans la mesure où la continuité pédagogique a été mise en place avec succès dans le réseau de l’enseignement français à l’étranger, les élèves de terminale peuvent être notés à distance au deuxième trimestre (en Asie) et au troisième trimestre. La sénatrice considère donc qu’un bac validant les résultats de l’année semblerait être la meilleure solution dans le contexte de cette crise exceptionnelle, sachant qu’il est important qu’à l’étranger il n’y ait qu’une seule modalité de passation des épreuves, quelle qu’elle soit.

Enfin, les élèves doivent disposer de leur baccalauréat à la fin de l’année scolaire dans la mesure où, avec ce passeport d’entrée dans l’enseignement supérieur, ils vont souvent étudier dans un autre pays dès la rentrée de septembre. Les élèves et leurs familles ont besoin d’être rassurés et les enseignants doivent pouvoir s’organiser.

La sénatrice souhaiterait donc insister auprès du ministre de l’éducation sur l’importance de prendre en considération les spécificités de notre réseau d’enseignement français à l’étranger et de prendre des décisions le plus rapidement possible. Elle le remercie de bien vouloir lui faire connaître les mesures envisagées pour le passage de ce baccalauréat par les Français de l’étranger, afin que nos concitoyens établis hors de France ne soient pas les grands oubliés de la gestion de la crise sanitaire.

Mar 19 2020

Réponse à ma question écrite sur le financement de l’hébergement d’urgence

Ci-dessous, copie de la réponse à ma question écrite adressée à Julien Denormandie, ministre chargé de la Ville et du Logement auprès de Jacqueline Gourault, ministre de la Cohésion des territoires et des Relations avec les collectivités territoriales, datée du 16 janvier 2020 et également accessible sur le site du Sénat.

Mme Joëlle Garriaud-Maylam alerte M. le ministre auprès de la ministre de la cohésion des territoires et des relations avec les collectivités territoriales, chargé de la ville et du logement, sur la situation dramatique des personnes en situation de mal-logement ou vivant dans la rue.

Le président de la République s’était engagé, en juillet 2017, à ce que plus personne ne dorme dehors. Deux ans plus tard, les chiffres sont encore plus alarmants que les années précédentes. Selon le vingt-quatrième rapport de la fondation Abbé Pierre près de 240 000 personnes vivent dans la rue et 4 millions de personnes sont touchées par le mal-logement en France.

Ces situations de mal-logement exacerbent les difficultés rencontrées par de nombreuses femmes avec l’augmentation des risques domestiques, l’impact sur la santé physique et mentale, les difficultés rencontrées dans le développement et la scolarité des enfants, sans oublier les violences intra-familiales.

Ce sujet revêt une importance toute particulière avec la progression alarmante des violences conjugales. Aussi, de nombreuses associations ont dénoncé le fait qu’elles n’avaient toujours aucune précision concernant le financement des 1 000 places d’hébergement d’urgence annoncées par le Gouvernement pour mettre à l’abri les femmes victimes de violences.

L’État doit jouer son rôle et protéger ses concitoyens en consacrant des moyens supplémentaires à la création de nouvelles places d’hébergement d’urgence et de logements temporaires, afin que chacune et chacun bénéficie d’un véritable accompagnement pour sortir de la rue.

Aussi, elle s’interroge sur la volonté du Gouvernement à mettre en œuvre, comme les associations le revendiquent, un véritable plan d’urgence en matière d’hébergement et de logement.

En tant que vice-présidente de la délégation aux droits des femmes du Sénat, et suite aux annonces issues du Grenelle, elle lui demande de préciser comment, à quelle échéance et avec quels moyens le Gouvernement pense mettre en œuvre cette belle annonce de 1000 places supplémentaires d’hébergement.

Réponse du Ministère de la cohésion des territoires et des relations avec les collectivités territoriales – Ville et logement

publiée dans le JO Sénat du 19/03/2020 – page 1408

Suivant l’engagement pris par le Président de la République, l’effort de l’État envers les personnes sans domicile ou mal logées s’est particulièrement accru depuis le début du quinquennat. A cet égard, le nombre de places d’hébergement est passé de 136 900 en 2017 à 151 800 en 2019, soit une hausse de 11 %. Sur le long terme, le nombre de places d’hébergement depuis 2013 a augmenté de 60 000 places. En outre, pour éviter les ruptures dans les parcours d’insertion, le Gouvernement s’attache à pérenniser les places temporaires créées pendant la période hivernale. Aussi, respectivement 5 000 et 6 000 places temporaires ont été pérennisées à l’issue des hivers 2017-2018 et 2018-2019. Cette année encore, le Gouvernement devrait pérenniser une partie des places créées temporairement pour l’hiver en privilégiant les places à destination des familles. Au-delà de la réponse d’urgence, qui augmente sensiblement d’années en années, la mise en œuvre du plan quinquennal pour le logement d’abord et la lutte contre le sans-abrisme vise à accélérer l’orientation des publics hébergés vers le logement, de façon à les insérer durablement et à libérer des places pour les personnes qui ne bénéficient pas d’une solution d’hébergement. Présenté le 11 septembre 2017 à Toulouse par le Président de la République, le plan quinquennal propose une réforme structurelle de l’accès au logement pour les personnes sans domicile. Il répond aux constats d’un sans-abrisme persistant en France et d’une saturation toujours croissante des dispositifs d’hébergement d’urgence dans les territoires. Cette nouvelle stratégie a pour ambition de diminuer de manière significative le nombre de personnes sans domicile d’ici 2022. Il s’agit de passer d’une réponse construite dans l’urgence, s’appuyant majoritairement sur des places d’hébergement avec des parcours souvent longs et coûteux, à un accès direct au logement avec un accompagnement social adapté aux besoins des personnes. Dans cette optique, le Gouvernement s’est engagé à créer 50 000 places dans des structures de logement adapté d’ici 2022 : 40 000 places en intermédiation locative et 10 000 places en pensions de famille. Par ailleurs, sur la période 2018-2022, 40 000 logements en un prêt locatif aidé d’intégration (PLAI) seront financés chaque année. En deux ans, plus de 150 000 personnes sont sorties de la rue ou d’un centre d’hébergement vers un logement grâce au plan Logement d’abord. 81 000 personnes ont accédé au logement pérenne en 2019. Ces personnes ont été orientées vers le logement social, les pensions de famille ou vers le logement locatif privé grâce aux dispositifs d’intermédiation locative. Ce chiffre marque une progression de + 16 % par rapport à l’année 2018 (69 000 personnes). Par ailleurs, 10 250 logements ont été mobilisés pour des ménages bénéficiaires de la protection internationale soit 17 % de plus qu’en 2018. L’action doit être renforcée par ailleurs pour un public en très grande fragilité, les femmes victimes de violence. C’est pourquoi, le Premier ministre a annoncé la création de 1 000 nouvelles places d’hébergement lors du Grenelle contre les violences conjugales. Après un travail d’identification des besoins et des projets avec le préfet, la répartition des places a été réalisée entre régions pour une ouverture rapide. Les projets ont été identifiés avec l’objectif de répondre aux besoins spécifiques exprimés dans le cadre du Grenelle et d’assurer un accompagnement de qualité. C’est la raison pour laquelle ceux portés par des associations spécialisées dans l’accompagnement des femmes victimes de violences ont été priorisés. Elle prévoit aussi un nombre important de places en outre-mer. Les projets seront financés à hauteur de cinq millions d’euros sur le programme 177 : « Hébergement, parcours vers le logement et insertion des personnes vulnérables », dont la responsabilité relève de la direction générale de la cohésion sociale. A l’issue de la notification des nouvelles places prévues dans le cadre du Grenelle, le parc de places d’hébergement à destination des femmes victimes de violences comprendra ainsi 6 391 places parmi les 150 000 places d’hébergement existantes. Un comité de pilotage national de l’hébergement des femmes victimes de violences réunissant les principales associations gestionnaires permettra de partager les bonnes pratiques et d’intégrer le dispositif d’hébergement dans un partenariat plus large avec les services du ministère de la justice et les forces de l’ordre. L’objectif est d’assurer un parcours d’insertion cohérent pour les victimes. De façon générale et au-delà de la création des places, le ministère de la ville et du logement est particulièrement engagé dans le Grenelle contre les violences conjugales. Trois autres mesures phares visent à proposer un accompagnement renforcé aux femmes victimes de violences : – la mise en place pour les forces de l’ordre, depuis janvier 2020, d’une application informatique sécurisée de géolocalisation des places d’hébergement d’urgence et d’insertion existantes et disponibles à destination des femmes victimes de violences. Cette plateforme, qui ne contient aucune donnée nominative, constitue un outil complémentaire à disposition des forces de l’ordre lorsque le numéro d’urgence 115 n’est pas joignable ; – la coordination entre la plateforme d’écoute du 39 19 et les services intégrées d’accueil et d’orientation (SIAO) pour garantir une mise en sécurité plus rapide des victimes de violences qui contactent le 39 19 et demandent un hébergement. Elle vise notamment à identifier un point de contact dédié aux femmes victimes de violences dans les SIAO et une ligne téléphonique réservée à la plateforme d’écoute ; – l’accès à la garantie VISALE auprès d’Action Logement permettant d’obtenir une caution locative gratuite, et la mise à disposition de davantage de logements pérennes pour ce public par les bailleurs sociaux dans le cadre d’une convention nationale conclue le 24 septembre 2019 entre l’État, l’Union sociale pour l’habitat et le secteur associatif.

Fév 07 2020

Lancement du Club du Rayonnement Français

10 ans, déjà ! 10 ans que le Grand Prix du Rayonnement Français contribue à valoriser les personnes, les entreprises, les actions qui perpétuent l’image de la France dans le monde.

Ces 10 ans représentent une nouvelle étape que nous avons choisi de concrétiser en lançant le Club du Rayonnement, branche de notre Association pour le Rayonnement Français. Le lancement s’est déroulé autour d’un petit-déjeuner débat ce vendredi 7 février au ministère de la Culture. Je tiens ici à remercier le ministre de la Culture, Franck Riester, pour son accueil. Avec le Club du Rayonnement, nous multiplierons les rencontres, débats et rendez-vous, au service du rayonnement de la France dans le monde. L’investissement de chacun dans cette structure nouvelle constitue déjà une promesse de réussite. J’aurai joie de retrouver à travers elle tous les amoureux de notre pays soucieux de son image.

Jan 23 2020

Question écrite sur les relations entre la France et Taïwan

Ci-dessous, copie de ma question écrite à Jean-Yves Le Drian, ministre de l’Europe et des affaires étrangères, datée du 23 janvier 2020 et également accessible sur le site du Sénat.

Mme Joëlle Garriaud-Maylam interroge M. le ministre de l’Europe et des affaires étrangères sur l’état et les perspectives d’avenir des relations bilatérales entre la France et Taïwan.

Elle rappelle que ce pays francophile de 23 millions d’habitants constitue un important client pour la France : quarante Airbus lui ont été vendus ces dernières années et les marges de progression potentielle pour notre commerce extérieur sont très importantes. Elle ajoute que, parmi les pays d’Asie, Taïwan est certainement l’un des plus proches de notre République en termes de valeurs, d’attachement à la démocratie et de respect des droits de l’homme et des libertés. Il est d’ailleurs le tout premier d’Asie en matière d’égalité hommes-femmes.

Elle s’interroge sur le bien-fondé de l’isolement imposé à ce pays depuis la résolution 2758 de 1971. Malgré le veto de Pékin à toute demande d’adhésion, Taïwan applique à la lettre les recommandations de l’organisation des Nations unies (ONU), et a un comportement et un bilan exemplaires, notamment en matière de protection de l’environnement, d’énergies vertes, de soins médicaux, d’éducation et de lutte contre la pauvreté. Le taux d’alphabétisation de l’île atteint 98,7 % de la population, un pourcentage qui n’a rien à envier à celui des pays de l’organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) et les avancées de Taïwan en termes de développement scientifique et technologique sont considérables. Son PIB par habitant à parité du pouvoir d’achat serait même plus important que celui de la France ou du Japon.

Priver Taïwan d’accès au cadre onusien est une faute politique, diplomatique et stratégique majeure, potentiellement très dommageable y compris pour la République de Chine populaire. À l’heure de l’apparition en Chine de virus rappelant le syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS) de 2003, une participation de Taïwan à l’organisation mondiale de la santé (OMS) – ne serait-ce qu’avec un simple statut d’observateur – pourrait par exemple s’avérer très utile pour aider à juguler les risques d’épidémie.

Les élections présidentielles et législatives taïwanaises du 11 janvier 2020 ont prouvé, avec une participation à 75 % et la victoire éclatante de la présidente sortante, combien les Taïwanais étaient attachés à leur démocratie et à leurs libertés.

Dans ce contexte, la France s’honorerait à soutenir les efforts de la démocratie taïwanaise et les aspirations de son peuple à une reconnaissance internationale.

Elle souhaiterait donc savoir de quelle manière le Gouvernement envisage de développer nos relations bilatérales, de contribuer à préserver la stabilité dans la région et d’aider Taïwan dans ses aspirations légitimes à occuper la place qui lui revient sur la scène internationale.

Déc 12 2019

Réponse à ma question écrite sur la régulation des algorithmes

Ci-dessous, copie de la réponse à ma question écrite adressée à Cédric O, secrétaire d’État auprès du ministre de l’économie et des finances et du ministre de l’action et des comptes publics, chargé du numérique, datée du 12 décembre 2019 et également accessible sur le site du Sénat.

Le Président de la République souhaite faire de la France un leader mondial de l’intelligence artificielle. La stratégie nationale pour la recherche en IA a été lancée en novembre 2018. Elle poursuit six objectifs : (i) déployer un programme national pour l’intelligence artificielle piloté par l’INRIA (Institut national de recherche en informatique et en automatique), (ii) lancer un programme d’attractivité et de soutien aux talents, (iii) dynamiser la recherche en intelligence artificielle à l’ANR (Agence nationale de la Recherche), (iv) renforcer les moyens de calcul dédié à l’IA, (v) renforcer la recherche partenariale, (vi) renforcer les coopérations bilatérales, européennes et internationales. Cette stratégie nationale enjoint l’État à développer les technologies de l’intelligence artificielle au sein de son administration. Sur recommandation du rapport Villani, un « Lab IA » a été créé et poursuit trois actions principales : la constitution d’une équipe cœur interministérielle, pilotée par la Direction Interministérielle du Numérique (DINUM) et s’appuyant sur des agents mis à disposition par des ministères, des prestataires et la Direction Interministérielle de la Transformation Publique (DITP) ; le développement d’outils, de connaissances et de pratiques mutualisés, répondant à des besoins communs entre ministères ; l’identification et l’accompagnement de projets, via le lancement d’appels à manifestation d’intérêt auprès des administrations. C’est ainsi que plusieurs projets ont été financés au sein des administrations. La DINUM a par exemple accompagné un projet lauréat du ministère de l’Agriculture souhaitant utiliser l’IA afin de mieux cibler les contrôles de restaurants à partir des commentaires d’utilisateurs. L’Agence Française pour la Biodiversité a également été lauréate pour son projet visant à mieux orienter les contrôles de la police de l’environnement grâce à l’IA. Enfin, le CHU de Toulouse a aussi été lauréat pour un projet visant à appuyer les médecins dans la préparation des réunions de concertations pluridisciplinaires et à utiliser l’IA pour aider au diagnostic et optimiser la préparation des réunions de concertations pluridisciplinaires (RCP) post-opératoires. L’outil permettra de transformer un compte-rendu médical en un résumé standardisé grâce à l’extraction des concepts médicaux précis issus des textes libres et la structuration des données complexes contenues dans les dossiers médicaux. La solution n’a pas vocation à formuler des décisions mais simplement à instaurer un cadre décisionnel. Si ces quelques exemples montrent que les algorithmes d’aide à la décision se développent au sein de l’État, ces algorithmes ne sont ni omniprésents, ni invisibles, et ne produisent pas des normes en dehors du champ législatif. Les algorithmes, comme tout outil d’aide à la décision au sein de l’État, retranscrivent en code informatique des règles édictées par les législateurs. Les algorithmes – tant publics que privés – ont fait l’objet d’un premier encadrement par la Loi Informatique et Libertés (loi IEL) de 1978. L’article 39 de la loi IEL disposait que toute personne physique avait le droit d’interroger le responsable d’un traitement de données à caractère personnel en vue d’obtenir « les informations permettant de connaître et de contester la logique qui sous-tend le traitement automatisé en cas de décision prise sur le fondement de celui-ci et produisant des effets juridiques à l’égard de l’intéressé ». Historiquement, les administrations étaient donc soumises aux mêmes exigences que les acteurs privés recourant à des algorithmes de traitement de données à caractère personnel. Avec l’expansion de l’usage des algorithmes par les administrations et la demande croissante de transparence et d’explicabilité, le renforcement du cadre juridique spécifique à l’utilisation d’algorithmes par les pouvoirs publics s’est imposé. Il convient ici de distinguer les obligations afférentes aux algorithmes publics et privés. Concernant les algorithmes produits par des entreprises privées, la loi n° 2016-1321 du 7 octobre 2016, dite loi pour une République numérique, dispose en effet au I de l’article 49 que tout opérateur de plateforme en ligne est tenu de délivrer au consommateur une information loyale, claire et transparente sur les modalités de référencement, de classement et de déréférencement des contenus, des biens ou des services auxquels il permet d’accéder. Cette obligation ne peut outrepasser le droit de l’entreprise à protéger le secret de ses technologies qui s’applique à ses propres développements d’algorithmes, au même titre que toute autre innovation soumise au droit de la propriété intellectuelle et dont un brevet a été déposé. Le principe de traitement loyal et transparent exige que la personne concernée soit informée de l’existence de l’opération de traitement et de ses finalités. Ainsi en vertu de la loi relative à la protection des données personnelles et du RGPD, le responsable du traitement doit fournir à la personne concernée toute autre information nécessaire pour garantir un traitement équitable et transparent, compte tenu des circonstances particulières et du contexte dans lesquels les données à caractère personnel sont traitées. En outre, la personne concernée doit être informée de l’existence d’un profilage et des conséquences de celui-ci. À ce stade, le Gouvernement n’envisage pas la création d’une nouvelle AAI chargée de réguler les algorithmes, mais souhaite une montée en compétence technique des services de l’État et des principaux régulateurs intervenant dans ces domaines (notamment la CNIL, l’Autorité de la Concurrence, l’ARCEP et le CSA). La CNIL, l’ARCEP ou encore l’Autorité de la Concurrence doivent publier prochainement une étude sur le sujet. Des administrations chargées du contrôle, comme la DGCCRF, ont d’ores-et-déjà déployé des compétences algorithmiques dans leur domaine. Le Gouvernement prévoit, en outre, de mettre en place un service technique commun, doté de ressources pointues (data scientists) qui seraient mises à disposition des services de l’État et des régulateurs concernés. Concernant les algorithmes utilisés par la puissance publique, plusieurs obligations concernant la communicabilité des traitements algorithmiques ont été introduites : la loi du 20 juin 2018 relative à la protection des données personnelles est venue préciser le cadre juridique relatif aux algorithmes publics. Sont autorisés les traitements entièrement automatisés respectant le droit à l’information des administrés sous trois conditions : ces traitements doivent être pleinement explicités, ils ne peuvent mobiliser de données « sensibles » au sens du RGPD, le responsable du traitement doit s’assurer de la maitrise du traitement algorithmique et de ses évolutions afin de pouvoir expliquer en détail et sous forme intelligible à la personne concernée la manière dont le traitement a été mis en œuvre. Ne peut être utilisé, comme fondement exclusif d’une décision administrative individuelle, un algorithme susceptible de réviser lui-même les règles qu’il applique, sans le contrôle et la validation du responsable du traitement (algorithme auto-apprenant). La loi du 7 octobre 2016 pour une République numérique vient encadrer de manière générale le droit à l’information des citoyens concernés par une décision prise sur fondement d’un traitement algorithmique : droit à l’information des citoyens et des personnes morales lorsqu’une administration fait usage d’un algorithme pour prendre une décision les concernant, qu’elle traite ou non de données personnelles ; la décision individuelle doit comporter une mention explicite indiquant la finalité du traitement, le droit d’obtenir la communication des règles définissant ce traitement et les principales caractéristiques de sa mise en œuvre et les modalités d’exercice du droit de communication. Droit à communication : général : le code source fait partie des documents communicables. Dès lors, sous réserves d’exceptions encadrées par la loi ou le règlement, tout citoyen peut solliciter la communication du code source ; spécifique : obligation pour l’administration de communiquer, à la personne qui en fait la demande et qui fait l’objet d’une décision individuelle prise sur le fondement d’un traitement algorithmique, certaines informations : degré et mode de contribution du traitement à la prise de décision ; les données traitées et leurs sources ; les paramètres du traitement et les éventuelles pondérations ; les opérations effectuées par le traitement ; transparence/Open Data : Les administrations (de plus de 50 équivalents temps pleins) doivent publier en ligne les règles définissant les principaux traitements utilisés dans l’accomplissement de leurs missions lorsqu’ils fondent des décisions individuelles. La DINUM accompagne les administrations dans la mise en œuvre de ces nouvelles obligations, notamment à travers la publication d’un guide et d’un ensemble d’outils disponible à cette adresse : https://etalab.github.io/algorithmes-publics/guide.html.  Concernant la dimension éthique de ces algorithmes, le Président de la République s’est engagé à créer groupe international d’expert sur l’intelligence artificielle, sur le modèle du GIEC.

Rappel de la question posée : cliquez ici.

Nov 19 2019

Dakar – Sénégal (17 et 18 novembre)

Mission éclair à Dakar. En tant que présidente du groupe d’amitié France-Sénégal du Sénat, j’ai participé à cette mission avec le Premier ministre Édouard Philippe et plusieurs de ses ministres et secrétaires d’État tels Jean-Yves Le Drian, Florence Parly, Franck Riester, Agnès Pannier-Runacher et Gabriel Attal.

Cette mission de 36 heures, démarrée à 6 heures du matin, le dimanche 17 novembre avec vol dans l’avion présidentiel et retour dans la nuit de lundi à mardi avait pour but de renforcer nos liens bilatéraux avec le Sénégal, notamment avec la signature de contrats et l’inauguration de la nouvelle gare de Dakar.

Nous avons aussi eu l’honneur de participer à la remise au Président Macky Sall du sabre d’El Hadj Omar, érudit soufi et fondateur de l’empire toucouleur, et de prendre part au 19e Forum pour la Paix et la Démocratie de Dakar.

Ce déplacement fut également l’occasion de soutenir nos forces engagées au Sahel et de rencontrer le contingent français du Sénégal, dirigées par le général Bruno Baratz. Nous avons pu assister à une démonstration d’attaque par les forces sénégalaises avec les formateurs des troupes de marine françaises d’un bâtiment sénégalais avec pirates à bord.

Et tout cela dans une excellente ambiance !

Nov 14 2019

Question au gouvernement sur l’OTAN

Ci-dessous, copie de ma question au gouvernement (QAG) posée le 14 novembre 2019 dans l’hémicycle. Elle est également consultable sur le site du Sénat.

Mme Joëlle Garriaud-Maylam. Ma question s’adresse à M. le Premier ministre.

« En état de mort cérébrale » : ces mots pour le moins provocateurs, voire insultants, du Président de la République qualifiant l’OTAN nous ont fait énormément de mal sur la scène internationale, à l’exception bien sûr de la Russie. Ces mots n’ont fait que conforter l’image d’arrogance et de déconnexion dont nous souffrons, hélas, encore trop souvent à l’étranger.

Certes, le silence retentissant des Occidentaux face à l’intervention turque est une honte, mais celle-ci n’est pas le fait de l’OTAN, ni de l’ONU, du reste, qui ne sont que l’émanation de gouvernements nationaux. Il est facile mais dangereux – le Brexit nous l’a prouvé – de désigner les institutions supranationales comme boucs émissaires de notre manque de courage politique, et ce n’est guère constructif pour l’avenir de la sécurité mondiale !

Je voudrais également rappeler que l’OTAN est, à soixante-dix ans, avec ses vingt-neuf États membres, l’alliance la plus réussie de l’histoire du monde. (On le conteste sur des travées des groupes SOCR et CRCE.) Beaucoup de pays font d’énormes efforts pour la rejoindre, car elle a su garantir la paix sur le territoire de ses États membres durant ces soixante-dix ans.

Certes, l’évolution de la situation géopolitique, avec la montée en puissance de nouveaux acteurs et le désengagement des États-Unis, doit pousser l’Europe à repenser sa stratégie de sécurité et à enfin aller vers cette défense européenne structurée et autonome que nous appelons de nos vœux depuis des années. Mais, à l’heure où le Brexit affaiblit les dynamiques européennes de coopération en matière de sécurité et de défense, où rares sont les pays européens à accepter de consacrer 2 % de leur PIB à leur défense et où, en revanche, la Russie, la Chine, la Turquie et l’Arabie Saoudite ont augmenté leur budget de défense de 30 % en moyenne ces dernières années, il est d’autant plus important de ne pas éroder l’OTAN, dont le Royaume-Uni est encore membre.

Monsieur le Premier ministre, la France ne devrait-elle pas se positionner comme le fer de lance de cette réforme pour pouvoir, avec empathie et bienveillance, construire cette Europe de la défense, au lieu de mettre l’OTAN au pilori ?

Réponse du Ministère des armées

Mme Florence Parly, ministre des armées. Madame la sénatrice, le Président de la République a récemment évoqué les nombreux défis auxquels l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord est confrontée. Il a en effet employé des mots très forts, mais qui sont à la hauteur de la crise de sens à laquelle cette organisation est confrontée.

Entendons-nous bien, alors que nous allons célébrer le soixante-dixième anniversaire de l’OTAN, il ne s’agit ni de nier ses succès ni de contester sa crédibilité militaire. Il s’agit plutôt de pointer les obstacles politiques que nous devons surmonter pour répondre aux défis auxquels nous sommes confrontés en matière de sécurité.

Vous l’avez rappelé, ces obstacles ont été mis en lumière de façon dramatique par les récents événements survenus dans le nord-est syrien. J’en distingue trois : d’abord, l’incertitude qui entoure la politique américaine ; ensuite, l’attitude de la Turquie, qui met en jeu la cohésion des alliés par des actions qui portent atteinte à nos intérêts en termes de sécurité ; enfin, l’insuffisance de l’effort de défense des Européens, alors que les Américains les exhortent à partager un fardeau qu’ils ne veulent plus assumer seuls.

Si certains de nos alliés ont tendance à minimiser, voire à nier, ces défis et ces difficultés, la France entend promouvoir une voie exigeante et lucide, afin de surmonter cette crise dans l’intérêt de l’Alliance atlantique et de l’Europe.

Lors du sommet de Londres, la France plaidera pour le lancement d’une véritable réflexion sur l’avenir de l’Alliance. L’OTAN doit constituer une alliance solidaire et responsable dans laquelle chaque membre, en particulier les Européens, contribue de manière crédible à l’effort de défense. La France ne souhaite pas fragiliser l’OTAN, car celle-ci est et demeure un élément clé de la sécurité européenne. Il n’y aura pas de défense européenne sans OTAN, et réciproquement !

Nov 09 2019

Berlin – Allemagne (9 novembre)

Quel bonheur était-ce de me trouver à Berlin pour le 30e anniversaire de la chute du mur !

Cet événement majeur dans l’Histoire de l’Europe, du monde et de nos libertés doit rester dans nos mémoires.

Je remercie l’Académie pour la Diplomatie Culturelle de m’avoir invitée à leur Sommet International pour y donner un discours sur un sujet qui me tient à cœur depuis de nombreuses années : l’avenir de notre architecture de sécurité et de défense en Europe.

Ce sommet a donné lieu à des échanges passionnants avec l’auditoire, composé de personnalités internationales, politiques, universitaires, Prix Nobel. et d’étudiants de l’Académie.

J’ai également aussi le grand plaisir d’y retrouver plusieurs amis, parlementaires et ministres étrangers, ainsi que, pour la France, Michèle Alliot-Marie.

J’ai enfin eu l’honneur de me voir proposer par Mark Donfried, son Directeur général, de rejoindre l’Advisory Board de l’Académie. Merci à lui et à toute l’équipe de l’Académie pour leur remarquable travail !

Géopolitique (8 et 11 juillet)

Le 8 juillet 2019, j’ai parrainé et introduit le colloque « Le Golfe Persique : une dynamique de crise perpétuelle » au Sénat. Je tiens à féliciter Loïc Tribot-La Spiere, président du think tank CEPS (Centre d’études, de prospective et de stratégie) pour son organisation.

A l’échelle historique, l’apparition et le développement depuis quelques décennies sur la côte ouest de nombreux états arabes est très récente.

Le Golfe est depuis 27 siècle la grande voie d’échange entre la Méditerranée et l’Océan Indien. L’Empire Perse s’y est mis en place, de l’Indus aux rives du Levant. Il fut à ce point essentiel qu’il y a 23 siècles les Grecs établirent un comptoir sur la petite île de Faylaka au large de l’actuel Koweït.

Au Moyen Age avec l’Empire arabe des Abassides de Bagdad, le Golfe est au centre de l’embryon de commerce mondial. Les marins partent de Bassorah sur le Chatt-Al-Arab et naviguent poussés par la mousson (un mot arabe) vers tous les ports de l’Océan Indien.

Mais c’est aussi l’époque où l’Empire Perse se reconstitue, celui des Séfévides. Il s’appuie sur l’Islam Chiite dont les principaux sanctuaires sont en Mésopotamie.

Deux siècles plus tard l’Empire Ottoman remplaça l’Empire Perse, mais ne parvint à prendre le contrôle que de la partie nord du Golfe.

Au XVIème siècles les Européens sont de retour et les Portugais qui ont franchi le Cap de Bonne Espérance prennent le contrôle du Détroit d’Ormuz pour supplanter le commerce arabe avec l’Inde. Les Hollandais chassèrent les Portugais avant de laisser la place aux Britanniques. Au XVIIIème siècle les navires de l’East India Company, devenue progressivement maître de l’Inde, remontent régulièrement jusqu’au Koweït, forteresse contrôlée par une tribu arabe. L’Emirat devient une étape majeure de la route des Indes : Gibraltar, Malte, Chypre, Haïfa avant de traverser le désert de Syrie …. Puis d’arriver à Koweït…. Où on embarque pour Bombay.

Pour éviter que leurs navires ne soient attaqués par les pirates qui s’abritent dans les ports, les Britanniques passent en 1823 un accord avec eux et leur versent un tribut. La Côte des Pirates devint alors la «Trucial Coast » ou Côte de la Trêve. Progressivement ces accords se transformeront en protectorats.

Dès 1820 les Britanniques avaient signé un accord avec le Roi du Bahreïn et sont intervenus dans un conflit contre le Qatar, finalement aussi pris sous la protection anglaise.

La percée du canal de Suez ne changea pas fondamentalement la donne et la Pax Britannica pacifia la région. Mais le Golfe un peu endormi va dès le début du XXème siècle retrouver son importance stratégique. Il y a à cela 3 raisons :

1. L’Allemagne s’allia à l’Empire Ottoman et élabora le projet de chemin de fer Berlin Bagdad, prévu jusque Bassorah et même Koweït.

2. La découverte de pétrole

3. Le début de l’épopée de Abdel-Aziz Ibn Saoud qui conquit La Mecque et unifia la péninsule arabique

Si la poussée allemande fut stoppée, la découverte du pétrole et la création de l’Arabie des Saoud modifia durablement la donne dans l’entre deux guerres.

C’est en Perse, à Bakou au bord de la Caspienne, dans l’Empire Russe que l’on trouva le pétrole. Le Shah d’Iran demanda alors aux Britanniques d’en chercher sur son territoire et leur accorda une concession. Pendant plusieurs années un riche Anglais, Knox d’Arcy en chercha dans le nord de l’Iran actuel. Au bord de la faillite il

déplaça son exploration sur les rives du Goflfe Persique là où l’o dit que du feu sort de terre. C’est le cas à Majid-i-Suleiman où il fora en 1908… avec succès. Le pétrole coule à flots et un pipeline de 200 km est construit pour l’acheminer sur le Chatt-al-Arabe. Une première raffinerie est aussi construite. En 1909 l’Anglo Persian Oil Company est fondée avec des capitaux anglais et hollandais. C’est le début d’une longue histoire entre le Golfe et le pétrole.

Dès le début du XIXème siècle, poussée par le Wahhabisme et une volonté de réformer l’Islam, la tribu des Saoud a conquis La Mecque. Mais les troupes de Mehemet Ali les en chassèrent pour le compte des Ottomans. A la fin du siècle ils retentèrent mais échouèrent à nouveau. Leur chef trouva refuge au KoWeït où il noua des liens avec les Britanniques de l’East Indian Company. Fort de leur soutien financien Abdel-Aziz Ibn Saoud reconquit sa capitale Riyad en 1902, sa région en 1904 avant de s’emparer en 1913 de toute une partie de la côte occidentale du Golfe. Le premier conflit mondial lui permit ensuite de s’emparer des côtes de la Mer Rouge.

 

C’est au lendemain de la Première guerre mondiale que les frontières des états actuels furent tracées.

Si la frontière orientale de l’Irak correspond à celle du traité de 1639 entre la Perse et l’empire Ottoman, si la frontière avec la Syrie a été tracée par le Premier ministre anglais Lloyd George et le Président du conseil Georges Clémenceau, pour la frontière sud, ce fut plus compliqué à cause de la poussée des guerriers saoudiens. Ils voulaient allaient jusqu’à l’Euphrate et annexer le Koweït. Il a fallu que la Royal Air Force intervienne pour contenir la poussée saoudienne. Les britanniques durent aussi contenir par l’aviation la poussée des saoudiens vers la méditerranée. Malgré la protection des Britanniques le chérif Hussein dut fuir La Mecque qui passa sous contrôle saoudien. Ibn Saoud noua alors une alliance avec la Californian Arab Standard Oil Company qui devint l’Aramco en 1944.

L’alliance entre Ibn Saoud et les Américains se renforça en 1945 quand se tint sur un navire de guerre dans le canal de Suez une rencontre entre Ibn Saoud et le Président Roosevelt. Les Américains obtinrent l’installation d’une grande base à Dhara en bordure du Golfe pour assurer la sécurité de l’Arabie Saoudite. En échange les Saoudiens garantissaient pour 60 ans la concession de l’Aramco, agrandie.

Bref, les frontières des principaux pays sont fixées dans l’entre deux guerres Il y a deux états modernes, l’Irak et l’Iran et un état ancré dans des traditions nomadiques, l’Arabie Saoudite. Tout serait demeuré stable sans deux retournements géopolitiques majeures. Le premier en Irak en 1958 et le second en Iran en 1979. Il s’agit des deux états les plus peuplés, les plus en contact avec les Occidentaux et les plus transformés par l’essor de la production pétrolière. Ces retournements géopolitiques sont les causes principales des 3 guerres du Golfe.

 

Aujourd’hui la crise s’est déplacée vers le Sud là où entre l’Iran et l’Arabie Saoudite se trouvent des petits états.

En comparaison de l’Irak, l’Iran et l’Arabie Saoudite, trois grands états, les Emirats – Bahreïn, Qatar et Emirats Arabes Unis – semblent bien peu de chose même s’ils regorgent de richesse..

Démographiquement ces trois états pèsent 13 millions d’habitants ( EAU 9,2 – Qatar 2,3 – Bahreïn 1,5) quand l’Arabie Saoudite en totalise 33, l’Irak 40 et l’Iran 82…..

A lui seul l’Iran en compte autant que tous les autres.

Mais si leur population est réduite et s’ils sont loin des grands champs de pétrole qui sont dan l’Upper Gulf près du Chatt el Arab, ces petits états se trouvent dans la partie la plus stratégique du Golfe, en bordure du Détroit d’Ormuz. Là se trouvent les îles occupées en 1977 par les troupes du Shah. Téhéran s’y tient. Dans le détroit comme les eaux sont peu profondes, les gros navires passent par la partie sud du Détroit . par un rail large de moins de 1 km , 16 millions de barils de pétrole sortent chaque jour du Détroit.

Face aux îles iraniennes, se trouvent 7 émirats qui depuis 1971 et le départ des Britanniques forment une fédération , les Emirats Arabes Unis.

C’est dans cette région que toutes les tensions se concentrent entre Qatar (soupçonné de liens avec l’Iran) et Arabie Saoudite, entre l’Iran et ses voisins etc….

Les principales conclusions seront présentées dans un prochain numéro de la Revue de Défense nationale.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Cet échange fut suivi d’un dîner-débat le 11, avec notre cercle de réflexion et de prospective géopolitique « Des ailes pour l’avenir » (créé par Éric Trappier, PDG de Dassault Aviation) autour de Bernard Bajolet, grand ambassadeur et ex patron de la DGSE sur le thème de l’influence française dans le monde aujourd’hui.
Je ne saurais trop vous recommander la lecture de son livre « Le soleil ne se lève plus à l’Est »

 

Juil 07 2019

Monaco (5 et 6 juillet)

Rencontre au Ministère de l’Intérieur

Merci au Ministre de l’intérieur et conseiller du gouvernement monégasque Patrice Cellario de m’avoir longuement reçue vendredi 6 juillet en compagnie du commissaire Eric Bastide dans ses très élégants bureaux du Ministère pour parler sécurité, Monaco étant pour moi un exemple à suivre de bonnes pratiques en ce domaine.

Patrice Cellario, docteur en énergie physique, est un homme affable, modeste, très impliqué dans ses différents domaines de responsabilité. C’est la toute première fois depuis l’adoption en 1962 de la Constitution qu’un Monégasque – et non un Français – occupe ce poste clef au périmètre considérable puisque l’on compte au nombre de ses missions la sécurité bien sûr, qu’elle soit civile, publique ou numérique, mais aussi l’éducation, la jeunesse et les sports, la culture et la recherche ou encore l’instruction des demandes de résidents les relations avec les cultes.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Bien évidemment l’on ne peut transposer fidèlement à un autre État l’ensemble des mesures prises à Monaco, tout petit territoire avec 9400 monégasques et 38000 étrangers. Mais la réussite absolue en ce domaine – sans aucune violence endogène et avec moins d’un acte de délinquance tous les deux jours, nous interpelle.

Les secrets de cette réussite qui font de Monaco “a safe city”, une des villes les plus sûres du monde (le ministre parle lui de “quiétude”) , tiennent essentiellement selon le ministre en une politique de prévention et de répression/sanctions sous-tendue par une conjonction de moyens et de volonté. La prévention se décline en chartes établies avec les professionnels et des appels réguliers à la vigilance, le degré de sûreté étant tel à Monaco que beaucoup en oublieraient les précautions élémentaires d’usage.

La vidéosurveillance joue aussi un rôle très important. Monaco a été un des tout premiers États à implanter, dès le début des années 1980, des caméras vidéo sur son sol. Il y en a aujourd’hui plus de 800, et on en trouve dans tous les lieux publics, y compris les ascenseurs. Alors que dans de nombreux pays l’usage des caméras fait polémique, à Monaco on s’en réjouit et les monégasques en redemandent, n’hésitant pas à en réclamer s’ils s’aperçoivent d’un possible angle mort près de chez eux… Monaco réfléchit également à utiliser des techniques de reconnaissance faciale… Un avantage non négligeable de cette vidéosurveillance est bien évidemment une rationalisation des efforts, avec la possibilité de consacrer une majorité des policiers monégasques à des tâches plus importantes.
Et bien évidemment la certitude pour les délinquants d’être traduits en justice avec de très lourdes peines a un effet extrêmement dissuasif..

 

Rencontre avec les élus consulaires à la Maison de France

Plaisir de retrouver nos trois élus consulaires, représentant les 7528 Français résidant à Monaco : Michelle Mauduit, ancienne inspectrice d’académie et présidente du comité d’entraide française de Monaco, Jean-Luc Delcroix, directeur de la Poste de Monaco et également conseiller AFE, et le benjamin, Jean-Christophe Romanet, responsable informatique et s’étant beaucoup impliqué -avec succès- dans les questions délicates de fiscalité des résidents français en principauté.

Cette rencontre m’a notamment permis de découvrir la Maison de France, un très beau bâtiment de style «Belle Époque» sur quatre niveaux, fondée en 1928 par le Comité de Bienfaisance de la Colonie Française de Monaco avec le soutien de S.A.S. le Prince Louis II, Souverain de Monaco et de Gaston Doumergue, Président de la République Française.
Depuis juillet 2014, la Maison appartient à l’État monégasque qui y a fait d’importants et indispensables travaux de rénovation et l’a mise à la disposition de la Fédération des Groupements Français de Monaco dans le but, notamment, de réunir, héberger et défendre les intérêts moraux et matériels des Associations adhérentes et de promouvoir les relations culturelles économiques sociales et intellectuelles entre la principauté et la France.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La Maison de France, sous la présidence de Michelle Mauduit et la présidence d’honneur de l’ambassadrice Marine de Carné (que j’ai eu le plaisir de rencontrer longuement ensuite) a ainsi mis en place un remarquable programme d’animation culturelle, avec des conférences (sur Yves Klein, la femme ds l’histoire de l’Art, le service public et la culture par Patrick de Carolis, le traité de Versailles) des concerts, des expositions.

J’ai ainsi eu le privilège d’admirer la très belle exposition de Laurent Papillon, professeur agrégé d’arts plastiques, sur le thème «Rivages » . Il y traite avec beaucoup de force mais aussi de sensibilité, avec le soutien d’outils numériques et de vidéos/interviews installés sur les quatre niveaux de la Maison, des migrations et des incompréhensions voire de l’indifférence qu’elles suscitent sur les deux rives de la Méditerranée.
Son installation « Coraux », alliant moulages de membres humains et morceaux de bois flotté est particulièrement poignante dans son interprétation très réaliste des drames terribles vécus par ces migrants

Base d’Istres – France (4 juillet)

En déplacement avec le Chef d’Etat-major de l’armée de l’air, le général Philippe Lavigne, et avec une partie de notre commission des affaires étrangères du Sénat, sur la base d’Istres, pour faire un point sur nos capacités aériennes dans cette base aérienne centenaire mais ultra-moderne et à vocation nucléaire.

Je ne m’étais pas rendue sur cette base aérienne, la BA125, depuis mon année d’auditrice IHEDN il y a 20 ans, et ai pu y apprécier des changements majeurs, avec notamment l’accroissement du spectre de ses missions (dissuasion, essais, hub logistique aérien inter-armées) et l’élongation géographique du périmètre des entités lui étant rattachées (de Narbonne à Nice – les aviateurs en mission Sentinelle à Nice ayant d’ailleurs été les premiers sur le site lors de l’attentat du 14 juillet 2016).

Sa piste, longue de 5000 mètres, est la plus longue d’Europe au cœur d’une entité de 2300 hectares et 500 bâtiments. 5000 personnes y travaillent dont 4000 militaires. 5000 tonnes de fret et 10 000 personnes y transitent chaque année et la nouvelle capacité MRTT avec le Phœnix d’Airbus fera passer le flux à 100 000 passagers d’ici 2023.L’emprise accueille toutes les composantes de la dissuasion nucléaire aéroportée : missiles, avions ravitailleurs, transmissions et infrastructures spécifiques comme les zones d’alerte et de stockage des armes.

La 31ème Escadre de Ravitaillement en Vol et de Transport Stratégiques comprend désormais toutes les unités des forces aériennes stratégiques (FAS) et la base accueille, lors de déplacements réguliers et d’opérations majeures des FAS, les Rafale B de la base aérienne 113 de Saint-Dizier.

Une mission essentielle de la BA125 est la protection de nos compatriotes, avec :

– l’ escadron de défense sol-Air (Mamba, Crotale NG, lutte anti-drone)

– l’ escadron de défense, le plus important de France avec 350 commandos

-la brigade de gendarmerie de l’air, plus spécifiquement dédiée au filtrage du site, à l’escorte et à l’animation du réseau renseignement avec les services extérieurs.

Face à l’arc de crise, la BA 125 assure une mission de projection de force et de puissance (Opérations Harmattan, Serval, Barkhane).

Je ne saurais jamais assez dire combien nous devons être reconnaissants à nos militaires qui mettent tout leur courage et leurs compétences dans la Défense de nos valeurs et de nos compatriotes.

Cette journée à Istres nous a parfaitement démontré l’étendue et l’excellence de leurs talents.

Malheureusement, devant poursuivre mon déplacement en principauté de Monaco après Istres, je n’ai pu rentrer sur le tout nouveau Phœnix d’Airbus (je l’avais visité au salon du Bourget) pour lequel a été construit un immense hangar (avant-dernière photo) et donc voir les opérations impressionnantes de ravitaillement en l’air de Mirages 2000 et de Rafale. Mais je ne peux résister au plaisir un peu jaloux d’ajouter une photo prise par un de mes collègues de ce ravitaillement…

 

 

Juin 29 2019

Questions écrites – La France, Grand Etat Numérique (commissariat à la souveraineté numérique et régulation des algorithmes)

Aucune mesure ne vaut ni ne s’impose sans instance prévue pour en contrôler l’application et en anticiper les détournements et évolutions. La loi pour une République numérique prévoyait en 2016 la création d’un commissariat à la souveraineté numérique. Pour autant, aucune action n’a été entreprise en ce sens. J’ai donc décidé de poser une question écrite que vous trouverez reproduite ci-dessous.

 

Question écrite n° 11004 de Mme Joëlle Garriaud-Maylam (Français établis hors de France – Les Républicains)

publiée dans le JO Sénat du 20/06/2019 – page 3165

Mme Joëlle Garriaud-Maylam attire l’attention de M. le secrétaire d’État auprès du ministre de l’économie et des finances et du ministre de l’action et des comptes publics, chargé du numérique, sur le retard pris par la France en matière de souveraineté numérique.

 

Si la loi n° 2016-1321 du 7 octobre 2016, dite loi pour une République numérique, dispose dans son article 29 que le Gouvernement doit remettre au Parlement dans un délai de trois mois un rapport sur la possibilité de créer un commissariat à la souveraineté numérique, rattaché aux services du Premier ministre, dont les missions concourent à l’exercice, dans le cyberespace, de la souveraineté nationale et des droits et libertés individuels et collectifs que la République protège, aucun rapport sur la question n’a été remis à ce jour.

 

Dans une précédente question écrite, n° 253 du 13 juillet 2017, elle s’inquiétait déjà du retard pris dans l’exécution de cette promesse, près d’un an après l’adoption de la loi. Dans sa réponse en date du 10 mai 2018 (p. 2269), le secrétariat d’État auprès du Premier ministre, chargé du numérique, n’a pas annoncé de date pour la remise de ce rapport.

 

Pourtant ce rapport serait utile pour traiter des questions numériques qui prennent de plus en plus d’importance avec des conséquences potentiellement graves pour notre défense et notre sécurité.

 

Elle réitère donc sa demande de communication au Parlement de ce rapport.

 

 

 

 

Par ailleurs, le pendant des possibilités nouvelles offertes par les entreprises fournisseuses de services numériques consiste en la création d’algorithmes toujours plus puissants dont le contrôle effectif peut aisément échapper partiellement à la connaissance du législateur par son ampleur et sa technicité. J’ai donc souhaité poser une seconde question écrite, reproduite ci-dessous.

 

Régulation des algorithmes

Question écrite n° 11170 de Mme Joëlle Garriaud-Maylam (Français établis hors de France – Les Républicains)

publiée dans le JO Sénat du 27/06/2019 – page 3324

Mme Joëlle Garriaud-Maylam attire l’attention de M. le secrétaire d’État auprès du ministre de l’économie et des finances et du ministre de l’action et des comptes publics, chargé du numérique, sur la nécessité de mieux réguler l’utilisation des algorithmes. Avec la numérisation des sociétés, des hommes et des vies, les algorithmes prennent de plus en plus de place. Omniprésents et invisibles, ils produisent des normes et font la loi en dehors du champs législatif parlementaire. Les algorithmes – nouvelles formes de technocratie – sont conçus pour être impénétrables et s’abritent derrière le besoin de préserver des secrets industriels et technologiques, ainsi que le secret des affaires. La loi n° 2016-1321 du 7 octobre 2016, dite loi pour une République numérique, dispose au I de l’article 49 que tout opérateur de plateforme en ligne est tenu de délivrer au consommateur une information loyale, claire et transparente sur les modalités de référencement, de classement et de déréférencement des contenus, des biens ou des services auxquels il permet d’accéder. La France est un des rares pays à imposer ainsi une obligation de transparence. Néanmoins, contrairement au domaine des biotechnologies avec le haut conseil des biotechnologies, aucune autorité n’existe en la matière.

 

Elle voudrait savoir si la création d’une autorité de régulation des algorithmes est prévue.

Nous sommes encore dans l’attente des réponses du Secrétariat d’État auprès du ministre de l’économie et des finances et du ministre de l’action et des comptes publics, chargé du numérique, sur ces deux sujets.

Juin 27 2019

Question écrite sur la régulation des algorithmes

Ci-dessous, copie de ma question écrite à Cédric O, secrétaire d’État auprès du ministre de l’économie et des finances et du ministre de l’action et des comptes publics, chargé du numérique, datée du 27 juin 2019 et également accessible sur le site du Sénat.

Mme Joëlle Garriaud-Maylam attire l’attention de M. le secrétaire d’État auprès du ministre de l’économie et des finances et du ministre de l’action et des comptes publics, chargé du numérique, sur la nécessité de mieux réguler l’utilisation des algorithmes. Avec la numérisation des sociétés, des hommes et des vies, les algorithmes prennent de plus en plus de place. Omniprésents et invisibles, ils produisent des normes et font la loi en dehors du champs législatif parlementaire. Les algorithmes – nouvelles formes de technocratie – sont conçus pour être impénétrables et s’abritent derrière le besoin de préserver des secrets industriels et technologiques, ainsi que le secret des affaires. La loi n° 2016-1321 du 7 octobre 2016, dite loi pour une République numérique, dispose au I de l’article 49 que tout opérateur de plateforme en ligne est tenu de délivrer au consommateur une information loyale, claire et transparente sur les modalités de référencement, de classement et de déréférencement des contenus, des biens ou des services auxquels il permet d’accéder. La France est un des rares pays à imposer ainsi une obligation de transparence. Néanmoins, contrairement au domaine des biotechnologies avec le haut conseil des biotechnologies, aucune autorité n’existe en la matière.

Elle voudrait savoir si la création d’une autorité de régulation des algorithmes est prévue.

Juin 26 2019

Francophonie et intelligence artificielle (24 juin)

Ce 24 juin est le jour de la fête nationale du Québec. C’est en effet en 1977 que le gouvernement de la Belle Province déclara le jour de la Saint Jean Baptiste, férié depuis 1926, comme fête nationale. Cette importante célébration religieuse, qui honore celui qui baptisa le Christ et qui coïncide avec le solstice d’été s’est imposée depuis le début du XIXème siècle comme la fête des Canadiens français.

C’est le 24 juin 1834 qu’est chanté pour la première fois à Montréal lors d’un banquet patriotique « Ô Canada ! mon pays, mes amours ». Les paroles sont de Georges-Etienne Cartier. Face à la tutelle de Londres, la célébration avait pour but de cimenter l’union des Canadiens. La symbolique du 24 juin ne fit que se renforcer. Les deux dimensions religieuses et patriotiques fusionnèrent. En 1908 le Pape Pie X fit de saint Jean-Baptiste le patron spécifique des Canadiens français. 1977 a marqué l’aboutissement d’un processus d’autonomie commencé longtemps avant mais qui connut une vive accélération en 1967 lors de la visite du Général de Gaulle au Québec.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ce 24 juin 2019,  à l’occasion de cette fête nationale québécoise, j’ai eu le grand plaisir de parrainer au Sénat un passionnant séminaire sur francophonie et intelligence artificielle, organisé par l’Association France-Quebec.

Les échanges ont été nourris, de très intéressantes pistes de réflexion ont été évoquées. Ce séminaire ne restera pas sans suite. Il est impératif en effet que nous nous attachions à progresser très vite en matière d’intelligence artificielle et de technologies de l’information, matières où le français a pris un retard considérable.  Qui sait que seulement 5%d’Internet est en français ?

Les applications potentielles des algorithmes sont considérables, mais il nous revient de les développer et de les vulgariser, notamment pour aider les pays francophones d’Afrique. Merci en tout cas aux Québécois pour ce qu’ils font pour la francophonie.

Juin 25 2019

2ème édition des trophées CCI France International (24 juin)

Le réseau des Chambres de Commerce françaises à l’international est un immense succès : 123 CCI dans 92 pays, 37 259 entreprises membres, un Chiffre d’affaires de 69,7 Millions €, en progression chaque année, 1189 collaborateurs, un autofinancement à 99%.
Un succès célèbre lundi 24 juin à l’occasion de la remise, pour la deuxième année, de 8 Trophées à des entreprises talentueuses, en présence du ministre Jean-Baptiste Lemoyne, de Xavier Bertrand et avec Geoffroy Roux de Bezieux, Président du MEDEF, comme invité d’honneur.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Arnaud Vaissié, lors de la soirée au Pavillon d’Armenonville

Un grand coup de chapeau à Arnaud Vaissié, président des CCIFI, ancien président de la Chambre de commerce franco-britannique à Londres, Président et fondateur de SOS International pour ses six ans très réussis à la présidence des CCIFI. Mon seul regret est que les statuts l’obligent à quitter cette présidence après six ans de mandat. Mais, heureusement, il en sera président d’honneur et continuera à veiller sur ce magnifique réseau qu’il a largement contribué à développer par son dynamisme et ses qualités humaines. Merci à lui, et merci à toutes ses équipes et aux bénévoles qui se dévouent au quotidien pour promouvoir nos entreprises françaises à l’international

Vous pouvez découvrir les 8 lauréats.

Juin 21 2019

La Défense, toujours et encore (12-13 et 19 juin)

Mercredi 12 et jeudi 13 juin

Le Président Gérard Larcher m’a fait l’honneur de me nommer au conseil d’administration de l’IHEDN (Institut des Hautes Etudes de Défense nationale

Créé il y a 80 ans, à la veille de la seconde guerre mondiale, l’IHEDN est  aujourd’hui un établissement public, à dimension interministérielle, placé sous la tutelle du Premier ministre. Sa  mission  est de développer l’esprit de défense et de sensibiliser aux questions internationales. Il s’adresse à un large public de civils et de militaires, français et étrangers.

L’IHEDN inscrit pleinement son action dans sa mission fondatrice de renforcement de la cohésion nationale par la promotion, dans la Nation, d’une culture de défense et de sécurité nationale.

La défense, la politique étrangère, l’armement et l’économie de défense, constituent les principaux champs disciplinaires des formations, longues ou courtes, dispensées aux niveaux régional, national et international. J’ai  personnellem19 juin ent eut la chance de suivre une session longue il ya plus de 20 ans,  bien avant mon élection au Sénat. Chaque année, l’ensemble des actions de formation et d’information de l’institut concerne environ 13000 auditeurs et participants.

Ce n’est donc pas sans émotion que, jeudi 13 juin, j’ai pris part  à mon premier conseil d’administration, alors que l’IHEDN se trouve confronté à de sérieux défis.  En effet face à une restructuration de l’Institut et une réduction annoncée de ses moyens, je me suis opposée à la perspective d’une diminution de l’action internationale – indispensable pour l’image de notre pays et donc ds un 2ème temps pour notre commerce extérieur.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La veille au soir, le 12 juin,  j’avais assisté aux 40ns du GICAT (Groupement des Industries Françaises de Défense et de Sécurité Terrestres et Aéroterrestre) .

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

En présence de Mme Florence Parly et de nombreuses autorités civiles et militaires, dont le le général d’armée François Lecointre, chef d’Etat-major des armées, et devant un parterre de 450 invités, le Président du GICAT, Stéphane Mayer, a rappelé qu’au commencement du GICAT, ils étaient 5 industriels et qu’aujourd’huile groupement passe le cap de la centaine d’adhérents. Fort de la dualité technologique de ses adhérents, cette période est marquée par une extension du périmètre du GICAT avec l’intégration réussie de la dimension « sécurité ».

Aujourd’hui, le GICAT comprend en effet 270 sociétés, représente 25 000 personnes et un CA 2018 de 7,7 Mds €, dont 50% à l’export. Nos sociétés membres regroupent toutes les grandes entreprises françaises de défense terrestre, de nombreuses ETI et un réseau large de PME. Elles ont une stratégie commune : innover, investir, recruter et former, pour offrir le meilleur de la technologie à nos forces et pour exporter leur savoir-faire, dans une vraie complémentarité de l’influence française. Il a aussi remercié la Ministre et l’ensemble du ministère des armées pour l’engagement de l’Etat à travers la LPM, le soutient fort à l’export et sa mobilisation en faveur de l’innovation.

Le GICAT offre des actions  variées et nombreuses: des dialogues intensifs et de qualité avec les autorités et les clients, six commissions spécialisées qui sont autant de lieux de réflexions, d’échanges et de progrès, un accélérateur de start-ups « Generate », un soutien aux adhérents tournés vers l’Union Européenne.  Par ailleurs le GICAT fournit des aides à l’exportation et des services spécifiques, grâce à sa filiale COGES, organisateur d’Eurosatory, le 1er salon mondial de Défense et de Sécurité terrestre et aéroterrestre. Depuis 10 ans  COGES organise des salons à l’étranger ou fédère les pavillons nationaux.

 

 

Mercredi 19 juin

 

 

La Commission des Affaires Etrangères, de la Défense et des Forces  Armées, a organisé mercredi 12 juin, une  visite de travailau 53ème Salon aéronautique du Bourget à la découverte de nos innovations françaises en matière de défense aérienne et spatiale, avec en prime des démonstrations spectaculaires de voltige du Rafale et d’autres avions.
Ce fut aussi l’occasion de découvrir le système de combat aérien du futur (le “SCAF”) au cœur de la relance de l’idée macronienne d’une autonomie stratégique, technologique et opérationnelle européenne alors que les Etats-Unis vendent déjà leur F-35 à plusieurs pays européens et  de visiter le nouvel avion ravitailleur de l’armée de l’Air française, l’A330 MRTT Phénix (déjà commandé par 12 nations).

 

 

J’ai aussi pu admirer le travail de prospective, recherche et développement de nos grandes institutions et sociétés comme le CNES (avec ses perfectionnements sur Ariane 6, les satellites d’observation du climat ou encore Prometheus, moteur révolutionnaire du futur), Dassault (“New Génération Fighter”), Airbus avec l’A321 XLR ou le Vahana, futur taxi volant, Air Helicopter avec le Guépard, MBDA (missiles Smart Glider, Hardkill, drones de combat) Safran avec ses moteurs d’hélicoptères Arrano A1 pour le H160 mais aussi de celui de petites entreprises comme Novadem, cofondée à Aix-en-Provence il y a 15 ans par Pascal Zuniso, 25 ans et tout juste sorti d’école et spécialisée en robotique aérienne, qui fabrique par exemple des drones pliables d’une excellente qualité pour le marche civil et militaire, utilisés par exemple pour la surveillance du viaduc de Millau.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Seule déception: Le salon étant immense (plus de 2450 exposants!), je n’ai pas croisé “notre” spationaute Thomas Pesquet, à qui nous avions remis en octobre 2017 au Quai d’Orsay le Grand Prix du Rayonnement français, mais, petite consolation, les trois sympathiques astronautes américains : Walter Cunningham (Apollo 7), Charlie Duke (Apollo 16) et Al Worden (Apollo 15)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

D’autres pays présentaient des produits dignes d’attention mais , je crois sincèrement que ce salon est à tous points de vue une grande réussite pour notre pays.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

N’oublions pas non plus que la filière aéronautique et spatiale -qui emploie 195 000 personnes en France, avec un CA de 65,4 milliards d’Euros en 2018 réalise 85% de son activité à l’exportation et est notre premier excédent commercial sectoriel : 27 milliards en 2018.

Quelle fierté en tout cas d’appartenir à une nation avec autant de talents, de créativité, de matière grise !

 

Commémorations du Débarquement (du 5 au 7 juin)

“Les sanglots longs des violons de l’automne… » Combien de personnes savent encore aujourd’hui que ces célèbres vers de Verlaine, énoncés à la BBC le 1er mai 1944 et complétés le 5 mai (“…bercent mon cœur d’une langueur monotone”) ont été le signal tant attendu par la Résistance de l’imminence du débarquement des Alliés sur les côtes françaises?

C’est 6 juin 1944 que le débarquement titanesque, baptisé opération Overlord, débuta sur les plages de Normandie, malgré une tempête terrible et une mer déchaînée. Une formidable armada de 4266 péniches et navires de débarquement, des flottilles de dragueurs chargés d’ouvrir des passages au milieu des champs de mines de la Manche, des centaines de navires de guerre partis des côtes sud de l’Angleterre avec un peu plus de 156 000 hommes débarqués pour tenter de briser ce fameux mur allemand de l’Atlantique. Des Américains (57000 sur mer, 7900 dans les airs), des Britanniques et Canadiens (75 215 Britanniques et Canadiens sur mer et 7 900 Britanniques dans les airs)

Mercredi 5 juin

Je me suis donc rendue en Normandie pour être présente au milieu des derniers vétérans. Invitée par la famille de Maurice Schumann, j’étais dès le5 juin à Asnelles, petit village en plein secteur de débarquement britannique, pour rendre un hommage plus personnel à la fois à Maurice Schumann, ancien député, sénateur et ministre des affaires étrangères, dont la tombe est là, tout près de cette plage où il avait débarqué il y a 75 ans, et à tous ses compagnons, anonymes ou pas, avec lesquels il partagea courage, détermination et esprit de sacrifice. Maurice Schumann avait tenu à être enterré dans le petit près de la plage de laquelle il avait débarqué le 6 juin 1944.

Ce fut aussi un bonheur de pouvoir me recueillir sur sa tombe de Maurice Schummann et d’y déposer une gerbe. Juste à côté se trouve aussi la tombe de Charles Hargrove, l’ancien correspondant du Times qui était un de ses amis proches et était avec lui lors du débarquement, et c elle d’un autre vétéran du D Day, le Gallois Kenneth Pritchard.
J’ai eu aussi le plaisir d’assister à l’inauguration d’une exposition à l’Espace-bibliothèque qui porte son nom en compagnie de deux de ses trois filles, Christine et Béatrice et de leurs enfants. Merci au maire d’Asnelles Alain Scribe, à son adjoint Gérard Pouchain et à leur équipe pour leur magnifique travail de mémoire dans cette charmante petite ville normande.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La plage d’Asnelles, Calvados, le mercredi 5 juin, vers 20h. C’est sur cette plage que débarquèrent les Britanniques de la 50ème division, à l’aube du 6 juin 1944..

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Jeudi 6 juin

Très émouvante cérémonie tôt le matin à Vers-Sur-Mer en l’honneur des 22000 soldats britanniques morts sur ces plages normandes du débarquement , la « Gold Beach ». Un mémorial Franco-britannique, dont le Président Macron et la Première Ministre Theresa May ont posé la première pierre.
Bravo à Lord Peter Ricketts, ancien ambassadeur britannique à Paris pour sa remarquable organisation de cet événement exceptionnel (avec le soleil en prime alors qu’on nous avait annoncé du très mauvais temps, comme il y a 75 ans) Jamais nous ne témoignerons assez notre reconnaissance à tous ces jeunes soldats, ces héros qui se sont sacrifiés pour nous offrir les plus beaux cadeaux qui soient, ceux dont on ne connaît vraiment la valeur que quand on les a perdus, la paix et la liberté

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le Président de la République, Emmanuel Macron, avait eu l’infinie délicatesse de me convier à cette cérémonie à laquelle peu de Français étaient présents. Il connaissait mon attachement à la fraternité d’armes entre les Britanniques et les Français. Je reconnais là marque d’une authentique bienveillance.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Heureuse d’avoir retrouvé à Ver-sur-Mer mon collègue, Pascal Allizard, c’est conduite par lui que j’ai pu me rendre d’une commémoration à une autre.
Après une cérémonie canadienne à Juno Beach/Courseulles, suivie d’un déjeuner au Mémorial de Caen autour du Premier ministre, j’ai assisté à la superbe et très émouvante cérémonie française en hommage aux commandos Kieffer à Colleville/Montgomery avatnt de terminerà Courseulles s/Mer pour la cérémonie internationale.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Mais pour moi, l’image la plus marquante de cette journée exceptionnelle sera incontestablement celle de Léon Gautier, 96 ans, du commando Kieffer, le seul des trois membres encore en vie à avoir eu la force de venir assister à la cérémonie nationale présidée par Emmanuel Macron. On sentait dans son regard sa droiture et sa fierté d’avoir transmis l’amour de la patrie, du service et du courage à des générations de commandos marine, ainsi qu’à son petit-fils.

Vendredi 7 juin

Vendredi 7 juin au matin au Sénat notre bureau de la commission des affaires étrangères, complété de quelques membres du groupe d’amitié France- États-Unis dont notre collègue Damien Regnard), a accueilli d’une importante délégation de sénateurs américains.
Conduite par le Sénateur de Géorgie Johnny Isakson, président de la commission des Anciens Combattant, la délégation a eu l’honneur d’un bel accueil au Sénat.
ce fut l’occasion à la fois de leur redire, au lendemain du 75eme anniversaire du Débarquement, notre gratitude pour l’action déterminante des Américains et de débattre des grands dossiers de politique internationale et de défense.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Samedi 8 juin

Le « moment commémoratif » ne s’est en fait conclu que le lendemain, samedi 8 juin. En ce samedi de Pentecôte, il m’a semblé de mon devoir d’assister à la cérémonie en hommage aux morts pour la France en Indochine (1946-1954) , à ces soldats trop souvent oubliés alors que leur courage et leurs sacrifices avaient été immenses. Près de 110.000 d’entre eux périrent ou furent portés disparus, sur un total de 220.000 soldats venus de métropole et 180.00…
J’ai eu la joie et l’honneur d’échanger avec Geneviève de Galard, véritable héroïne de Dien Bien Phu ,et son mari, le colonel Jean de Heaulme. Madame de Galard a reçu la « Medal of Freedom » à la Maison Blanche des mains du Président Eisenhower.

Juin 03 2019

Bratislava – Slovaquie (31 mai au 2 juin)

Comme la plupart de mes week-ends depuis mon entrée au Sénat, celui de l’Ascension aura été bien  studieux.  Je l’ai entièrement consacré à notre session de l’Assemblée parlementaire de l’OTAN.

Je n’étais pas retournée à Bratislava depuis le temps où j’étais étudiante à Prague, il y a … une éternité. Le château était alors en travaux dans un état déplorable. Ce fut une joie de le retrouver magnifiquement restauré.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Vendredi 31 mai

Dès le premier après midi nous avons eu une  réunion dans la salle des Chevaliers de notre Commission permanente (Bureau, présidents de commission et responsables des délégations nationales). Cette dernière débuta par un moment très émouvant : le discours d’accueil de notre ami, ancien collègue député et ancien Chef de la délégation nationale slovaque Anton Hrnko.

 

C’est Anton qui avait souhaité accueillir notre Assemblée parlementaire à Bratislava, dix ans après l’accession de la Slovaquie à l’OTAN. Il avait mis tout son cœur dans la préparation de cette session jusqu’à ce qu’une tragédie épouvantable le frappe, le décès de sa femme Blanka, de sa fille Michala et de son fils Martin dans le crash du Boeing 737 d’Ethiopian Airlines peu après son décollage d’Addis Abeba.  Anton avait donc alors décidé de se mettre en retrait de notre Assemblée, laissant ses responsabilités à un de ses collègues, mais il a tenu, avec un grand courage, à venir nous saluer. Nous espérons tous son retour auprès de nous dans un avenir plus ou moins proche et l’avons assuré de notre amitié, de notre fidélité et de notre soutien.

 

Samedi 1er juin

La  réunion des parlementaires OTAN de droite et du centre  autour de Joseph Daul, President du PPE, le Parti Populaire européen fut passionnate.  Après un excellent exposé sur les enjeux du Brexit de notre collègue britannique Sir Richard Benyon, nous avons débattu des résultats des élections européennes (le PPE reste le premier groupe politique du Parlement européen), des prochaines échéances institutionnelles  mais aussi de la nécessité de renforcer à la fois notre Politique européenne de défense et sécurité commune (PDSC) et la coopération UE-OTAN.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Avec le Président Joseph Daul et Raynell Andreychuck

Le samedi soir , l’ambassadeur de France en Slovaquie Christophe Leonzi a reçu l’ importante délégation française pour la session de l’Assemblée parlementaire OTAN. La rencontre fut passionnante et particulièrement instructive sur les enjeux géostratégiques dans la Région et la nécessité d’y développer notre présence économique et francophone avec une meilleure coopération juridique, notamment dans le cadre institutionnel et le soutien à l’Etat de droit.

Dimanche 2 juin

Le dimanche fut une journée de travail particulièrement intense. En effet, intense j’ai présidé toute une journée de débats non-stop avec les parlementaires de ma commission à l’Assemblée parlementaire de l’OTAN, celle sur la dimension civile de la sécurité.

Je ne diri jamais assez combien c’est un honneur pour moi de présider cette commission (la première fois en 30 ans qu’un sénateur français préside une des cinq commissions parlementaires de l’OTAN !) et un bonheur d’y retrouver ses membres, de 27 nationalités différentes et dont beaucoup sont devenus d’excellents amis. C’est aussi une insigne distinction pour notre pays et pour le Sénat.

Nous avons intensément travaillé , avec beaucoup de sérieux mais toujours dans un esprit de franche camaraderie et de respect des uns et des autres.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ainsi avons-nous examiné trois projets de rapports : le premier de ma collègue députée allemande Ulla Schmid sur l’avenir de l’OTAN dans un contexte géostratégique tendu, le second de la sénatrice canadienne Jane Cordy sur l’Ukraine et le troisième de Lord Michael Jopling sur le contrôle des frontières. Le tout avec différents experts et spécialistes de ces sujets comme l’Ambassadeur et directeur du Centre de prévention des conflits de l’OSCE Marcel Pesko, le responsable du programme sur la Russie et l’Eurasie au Carnegie Endowment for International peace Balazs Jarabik, la directrice au Royal United Services Institute (RUSI) Elisabeth Braw sur La Défense civile.

Je désire vraiment remercier tous les membres de notre commission (tous ne sont pas sur la photo !) pour leur travail, leur soutien et leur amitié, et rendre un hommage particulier au directeur de notre commission Andrius Avizius et à ses équipes pour leur remarquable travail de préparation et d’organisation.

Mai 16 2019

Question écrite sur les opérations de secours à l’étranger

Ci-dessous, copie de ma question écrite à Jean-Yves Le Drian, ministre de l’Europe et des affaires étrangères, datée du 16 mai 2019 et suivie de la réponse du ministère du 20 juin 2019. Elle est également accessible sur le site du Sénat.

Mme Joëlle Garriaud-Maylam interroge M. le ministre de l’Europe et des affaires étrangères sur l’application des articles 22 et 23 de la loi n° 2010-873 du 27 juillet 2010 relative à l’action extérieure de l’État.

Elle rappelle que ces deux articles traitent des opérations de secours à l’étranger et du remboursement qui pourrait être demandé par l’État en cas de dépenses engagées par lui pour secourir des personnes s’étant exposées « à des risques qu’elles ne pouvaient ignorer » sauf bien sûr pour une raison légitime, par exemple en cas d’urgence ou de nécessité professionnelle.

La loi précise également que l’État pourrait exercer une action récursoire à l’encontre des opérateurs auxquels il aurait dû se substituer en organisant une opération de secours à l’étranger.

Elle souhaiterait donc savoir si, près de neuf ans après l’adoption de cette loi, il y a eu des cas d’application de l’un ou l’autre de ces articles et si oui lesquels.

 

Réponse du Ministère de l’Europe et des affaires étrangères

La loi du 27 juillet 2010 relative à l’action extérieure de l’État a introduit des dispositions permettant à l’État, s’il le juge opportun, de demander à nos ressortissants imprudents ayant pris des risques inconsidérés alors qu’ils se trouvaient à l’étranger, le remboursement pour tout ou partie des sommes engagées pour les opérations de secours (article 22). L’État a, en outre, la possibilité d’engager une action récursoire à l’encontre des professionnels du tourisme qui s’en sont remis à l’État pour le rapatriement de leurs clients (article 23). Aucune des opérations de secours à un ressortissant français mises en œuvre par le Centre de crise et de soutien (CDCS) du ministère de l’Europe et des affaires étrangères (MEAE) n’a donné lieu, à ce jour, à une demande de remboursement au titre de l’article 22. L’État n’a pas eu à se substituer aux opérateurs de transports, compagnies d’assurance et autres opérateurs de vente de voyage et n’a exercé aucune action récursoire au titre de l’article 23. Le CDCS, qui n’a de cesse de rappeler l’importance du strict respect des conseils élémentaires de prudence, se réserve pour autant la possibilité, en cas d’exposition délibérée à des risques ne pouvant être ignorés, de mettre en œuvre les dispositions précitées de la loi du 27 juillet 2010. Par les informations qu’il diffuse et les conseils qu’il prodigue, le Centre de crise et de soutien poursuit l’objectif de veiller à la sécurité des déplacements de nos ressortissants à l’étranger. Le MEAE met à disposition de nos compatriotes des Conseils aux voyageurs, service d’information gratuit, actualisé autant que nécessaire (plus de 1500 mises à jour en 2018) et couvrant 190 destinations. L’utilité et la qualité de ce service, qui suscite 7 à 8 millions de consultations annuelles, sont reconnues. Lors de la dernière enquête de satisfaction réalisée, près de 86% des usagers indiquaient avoir trouvé l’information recherchée. 95 % des entreprises et les professionnels du tourisme français affirment se référer aux Conseils pour organiser leurs activités professionnelles. En complément, le service d’inscription Ariane est proposé aux voyageurs se rendant à l’étranger pour des séjours courts afin qu’ils puissent recevoir des informations et recommandations en cas de survenance d’évènement majeur pouvant affecter leur sécurité lors du déplacement.

Mai 15 2019

Reykjavik – Islande (9 au 13 mai)

La deuxième partie de notre séminaire de parlementaires OTAN consacrée à la sécurité dans l’Arctique s’est déroulée à Reykjavik. L’Islande a été un des tout premiers pays fondateurs de l’OTAN en 1949 mais est le seul pays membre de l’OTAN à ne pas avoir de forces armées et donc pas de ministre de La Défense. L’Islande participait cependant – Mais à une petite échelle – à des opérations de coopération bilatérale (en envoyant par exemple 30 hommes en Afghanistan). L’essentiel de sa politique de défense était assurée par une présence importante de l’armée américaine, notamment pendant toute la guerre froide, et ce jusqu’au 15 mars 2006, date à laquelle les Etats-Unis annoncèrent le retrait de ses forces du territoire islandais.

Avec l’annexion de la Crimée par la Russie en 2014, et les récentes avancées chinoises dans la région, le contexte stratégique a changé. Pour ce petit pays de 348 500 habitants, l’heure n’est plus à l’insouciance, mais, faute de pouvoir constituer une vraie armée, l’Islande s’en remettrait en cas d’agression, à l’article 5 du Traite de l’OTAN et au parapluie américain.
A peine arrivés à Reykjavik, nous avons été emmenés sur la base aérienne de Keflavik, l’ancienne base militaire américaine, pour des discussions sur la politique et les pratiques de protection de l’espace aérien et sous-marin avec le directeur Défense du ministère des affaires etrangeres Ingvi Guòmundsson, les responsables de la base aérienne de Keflavik , l’attaché de défense de l’ambassade des Etats-Unis et l’officier de liaison OTAN , mais aussi pour examiner les équipements.

À Stockholm nos réunions de ce jour ont essentiellement eu lieu au Parlement, avec différents experts de l’Arctique, des responsables ministériels, et le ministre des Affaires étrangères Guðlaugur Þór Þórðarson, président depuis deux jours du Conseil de l’Arctique. Ce Parlement islandais, l’Alþingi, est sans doute le plus ancien du monde, puisqu’il a été fondé en 930 et sans nul doute un des plus petits parlements au monde, puisqu’il n’accueille que 63 députés dans un très beau bâtiment du 19ème, l’Alþingishúsið. On y trouve un trou dans le mur, trou fait pour permettre aux députés, nous dit-on, d’écouter les Elfes…

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Avec le Président d’Islande

« La Sécurité est un état d’esprit » nous dit le Président d’islande Guõni Thorlacius Johannesson en accueillant notre délégation parlementaire OTAN dans sa résidence, hâvre de paix au milieu des champs, des étangs et de bras de Mer à une dizaine de kilomètres de Reykjavik, sans gardes apparents, sans clôtures et encore moins de barbelés. Une maison construite en 1761, ancienne résidence en Islande des rois de Danemark, devenue en 1805 une école, la seule du pays. Tout un symbole, qui sous-tend l’approche de cet historien passionné par l’histoire de son pays par sa littérature et sa culture et qui a eu envie de nous les faire partager. Quel privilège d’échanger dans cet environnement paisible et “hygge” (une table de ferme de bois brut du 15eme siècle en guise de bureau!) avec un homme aussi chaleureux et d’une telle simplicité…

 

Mai 09 2019

Stockholm – Suède (5 au 8 mai)

Arrivée à Stockholm dimanche soir pour une nouvelle mission de l’Assemblée parlementaire de l’OTAN, jai  eu le plaisir de découvrir en arrivant à mon hôtel du centre historique de Stockholm, un superbe trois-mâts amarré juste en face sur l’autre rive du Norrstrøm, celle de l’île de Skeppsholmen. Il s’agissait en fait du voilier sur lequel j’avais effectué mon tout premier séjour en Suède, à l’âge de 20 ans, et que je n’avais jamais revu depuis : C’était alors – et c’est encore aujourd’hui – une auberge de jeunesse…

Je fus aussi  heureuse  de retrouver une amie chère, Nadine Pripp, élue consulaire des Français de Suède depuis 2006, pour faire un point avec elle sur les dossiers concernant notre communauté française de Suède, uni communauté de plus de 8000 personnes (12 000 en comptant les non inscrits au Consulat), heureuse, bien intégrée, profitant d’une riche offre culturelle et bénéficiant même d’un lycée français parmi les moins hers au monde, car subventionné par le gouvernement suédois (env. 1000€ par an)
Un exemple que nous devrions chercher à suivre dans de nombreux autres pays du monde, comme j’aurais souhaité le dire au ministre Jean-Baptiste Lemoyne – si cette mission OTAN ne m’avait empêchée de participer au séminaire qu’il organisait cet après-midi sur l’enseignement français à l’étranger…

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Avec Nadine Pripp

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

#Stockholm Fin des réunions de notre commission OTAN au parlement suédois (Riksdag, chambre unique de 349 députés) avant un départ dans l’après-midi pour l’Islande. Nous étions 21 parlementaires de 13 pays membres de l’OTAN venus débattre des enjeux de défense et sécurité dans l’Atlantique Nord. La Suède, pourtant très attachée au multilateralisme, ayant décidé pour des raisons historiques et tactiques vis-à-vis de la Russie, de ne pas rejoindre l’OTAN, a cependant développé un système de coopérations très efficace avec les autres pays de la Zone, au tout premier rang desquels la Finlande puis les États baltes, par exemple au sein du Baltic Sea Process. Beaucoup de Suédois, dans ce contexte géopolitique de plus en plus tendu avec la crainte croissante d’une guerre avec la Russie, commençent à remettre en question cette non-appartenance (une première étape ayant été d’abandonner il y a une dizaine d’années sa référence historique au principe de « neutralité ») même si le ministre de La Défense social-démocrate Peter Hultqvist nous a affirmé en réponse à ma question sur ce point, que ce n’était pas d’actualité , mais qu’ils n’étaient « pas naïfs » et qu’ils n’agiraient qu’en concertation avec la Finlande. Une force navale finno-suédoise doit d’ailleurs être créée à l’horizon 2023 et un accord de coopération trilateral a été signé avec la Finlande et les Etats-Unis…

La stratégie suédoise, élaborée après le conflit en Géorgie, l’annexion de la Crimée et le conflit Russo-ukrainien au Donbass est aujourd’hui essentiellement tournée vers un renforcement des capacités et une défense territoriale qui se veut dissuasive. Des forces suédoises se sont ainsi installées sur l’île de Gotland, les 35 000 bunkers anti-atomiques datant de la guerre froide sont en cours de vérification, deux sous-marins de combat A26 sont en cours de construction, et de nouveaux équipements, des avions et sous-marins doivent être achetés. Le service militaire obligatoire, supprimé il y a 10 ans a été rétabli en 2017, avec 4000 jeunes enrôlés dans un premier temps, ce chiffre devant être doublé prochainement. Un livret « Que faire en cas de crise ou de guerre » a été distribué à cinq millions d’exemplaires

 

 

La Suède, qui a une longue tradition d’aide humanitaire mise en œuvre par une agence spécialisée, consacre près de 1% de son RNB à l’Aide publique au développement, s’implique beaucoup dans les aspects civils de gestion des crises et dans les opérations de maintien de la paix sous mandat de l’ONU. Elle nous aide ainsi au Mali où 250 hommes ont été envoyés dans le cadre de la MINUSMA et j’ai eu le plaisir d’échanger sur la base navale de Berga avec de jeunes Marines rentrés il y a quelques semaines à peine de leur mission là-bas. Elle a aussi été responsable de l’etat-major de force de l’opération Atalante et participe aux travaux de l’Agence européenne de défense.

 

Mais la Suède du fait de l’environnement sécuritaire tend aujourd’hui à vouloir se concentrer sur son territoire au détriment t des opérations extérieures. Le Brexit, alors que le Royaume-Uni était un partenaire très proche de la Suède, fait craindre aux Suédois un relatif isolement (Euro, commerce, questions sociales …) et son Premier ministre Stefan Löfven a réitéré récemment son refus d’innovations institutionnelles et son désir de progrès en matière d’Etat de droit, de migrations, de climat d’innovation, de maîtrise budgétaire, et d’accords de libre échange.

 

Ce séminaire a été passionnant avec de longs et productifs échanges sur ces questions avec de nombreux experts dont le responsable des renseignements suédoises de la contre-influence.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

J’ai aussi eu le plaisir de retrouver mon ancien collègue de l’AP OTAN et ancien ministre de la Defense, aujourd’hui président de la Commission de Défense (commission stratégique équivalente à notre commission française du Livre Blanc) Björn von Sydow ainsi que la présidente de la commission parlementaire de défense, l’ancienne ministre de la justice Beatrice Ask du Parti du rassemblement modéré -Centre-droit (la présidence de cette commission revenant traditionnellement à un membre de l’opposition gouvernementale)
Notre séminaire s’est également enrichi de visites de terrain, dont une à la marine royale suédoise et à son 2eme batallion à Berga ainsi qu’au SVEDINT -centre international des forces armées suédoises et au NCGM, centre d’excellence OTAN pour l’égalité de genre.
Enfin je ne saurais oublier le privilège d’une soirée exceptionnelle au Palais Karlberg, joyau du 17eme siècle merveilleusement bien conservé et Académie royale militaire depuis 225 ans.

Mai 06 2019

Dubaï – Emirats Arabes Unies (1er au 4 mai)

Présidente déléguée du  Groupe d’Amité France- Emirats Arabes Unis,  je visite régulièrement une région si importante pour le rayonnement économique, politique, diplomatique et culturel de la France.

Conférence de l’Alliance Française sur le pavillon France

Ce 1er mai 2019, je me suis donc rendue à Dubaï à une conférence organisée par l’Alliance française et son directeur Bernard Frontero, autour des trois architectes du Pavillon France de l’exposition universelle 2020 Jean-Luc Perez, Pascal Grabli et Jacob Celniger et d’Erik Linkier, Commissaire général pour la France de l’expo et président de la Cofrex.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Avec 600 entreprises françaises implantées et 3,4 milliards d’euros d’exportations françaises vers les Emirats, la Fédération est notre 2ème débouché dans le Golfe. La consommation générale hors agroalimentaire, les biens d’équipements et les matériels de transports représentent 70% des échanges dans ce sens, quand les hydrocarbures dominent les importations (1,1 milliard).

Réussir sa présence à  L’Exposition Universelle  Dubai 2020 est particulièrement important pour notre pays.  Le futur pavillon  français pensé surle thème « Lumière, Lumières » donnera la part belle à l’environnement, à l’innovation et à la poésie : un toit de dalles photovoltaïques de plusieurs couleurs mais à dominante bleutée qui évoqueront les nymphéas de Monet, des plantations méditerranéennes et une transparence qui évoque le Louvre d’Abu Dhabi.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Avec les conseillers consulaires Laurent Rigaud, Alain Thevenot et Francois-Xavier Bautmans et avec (à gauche) le directeur de l’Alliance française de Dubaï.

 

Pose de la première pierre du Pavillon français

 

La première pierre de ce pavillon a été posée le 2 mai par la ministre Elisabeth Borne et le Directeur exécutif de l’Exposition universelle Dubai 2020, Najeeb Al Ali.

J’ai pu évoquer avec le directeur général du pavillon français Erik Linkier le rayonnement de l’architecture et du style à la française, qui s’enrichit tant de savoir-faire anciens que de syncrétisme avec les formes locales.

Créée en 2006, l’Université Paris Sorbonne-Abou Dabi s’inscrit dans la stratégie « Vision Abou Dabi 2030 » des Emirats arabes unis, avec pour objectif d’orienter l’Etat vers une économie de la culture et du savoir. Le développement de programmes scientifiques sur le modèle parisien permettra de diversifier l’offre de formation actuelle.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Soirée de Gala du French Business Council

La soirée de gala annuelle du French Business Council s’est tenue à l’Opéra, avec hymnes nationaux chantés par de très talentueuses sopranos, récital de musique classique et traditionnelle, spectacle de danse, en présence de la ministre des transports Elisabeth Borne, du ministre local de l’intelligence artificielle Omar Sultan Al Olama, de Najeeb Al Ali, directeur général de l’Expo Dubaï 2020 et de Hamad Buamim, Président de la Chambre de commerce de Dubaï et également de la fédération des 12 000 Chambres de commerce à travers le monde.

Une soirée marquée par l’élégance, la créativité et le sens de la fête où j’ai eu le plaisir de retrouver de nombreux amis et de faire de très belles rencontres, dont certaines très émouvantes pour moi comme celle de Karim, le fils d’Hamlaoui Mekachera, ministre des AnciensCombattants de Jacques Chirac, décédé récemment et qui m’avait beaucoup soutenue sur plusieurs projets relatifs à nos Anciens, dont l’apposition de la plaque aux Invalides à la mémoire des Français de l’étranger morts pour la France.

Bravo au FBC (au bureau duquel siège le Conseiller consulaire Francois-Xavier Bautmans) pour son dynamisme jamais démenti. Il est la 1ère Chambre de commerce française du Moyen-Orient, la 9eme au monde, avec près de 1000 entreprises françaises membres et des résultats remarquables.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Avec le Directeur général de l’Opera de Dubaï, Jasper Hope et son épouse. Jasper était avant de prendre les commandes à Dubaï le Directeur du mythique Royal Albert Hall de Londres

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